Des mesures bien accueillies… mais pas partout
Ici, comme à Encagnane, au Jas de Bouffan et à Luynes, l’objectif est clair : limiter les rassemblements jugés nuisibles pour les riverains.
"Avant, ils restaient là jusqu’à une heure du matin, ça criait, ça buvait… On n’osait plus sortir le soir", confie Yvette, 76 ans, qui habite le quartier depuis plus de trente ans. "Depuis que les policiers passent plus souvent, c’est plus calme. On dort mieux."
Dans le quartier d’Encagnane, où les immeubles s’élèvent au-dessus d’un petit centre commercial, les avis sont partagés. Mehdi, 28 ans, y vit depuis toujours.
"On comprend qu’il faut du calme, surtout pour les anciens. Mais on est jeunes, on a envie de discuter dehors le soir, ce n’est pas un crime. S’ils viennent nous disperser alors qu’on ne fait rien de mal, ce n’est pas juste."
Dans ce quartier classé prioritaire, les problèmes de deals et de tensions sont bien connus.
Pour la mairie, l’arrêté est un outil de prévention, avant que les situations ne dégénèrent. C’est ce que martèle la maire elle-même, qui s’occupe personnellement du dossier sécurité depuis février dernier :
"On n’attend pas que les choses s’aggravent. Ces mesures permettent à nos forces de l’ordre d’intervenir quand il le faut, pour protéger les habitants." Précise Sophie Joissains.
À Luynes, entre lassitude et soulagement
"On avait déjà eu ce genre d’arrêté il y a deux ans. Franchement, ça avait calmé les choses un temps. Mais dès que ça s’arrête, ça recommence", soupire-t-elle. "Ce qu’on veut, c’est que ça dure et que ce soit vraiment appliqué."
Ici, les habitants sont familiers des tensions en soirée, parfois autour des terrains de sport ou du parking.
La police : "On a enfin un levier légal"
"L’arrêté permet de contrôler l’identité des personnes rassemblées sans motif valable. Avant, on n’avait pas toujours la base légale pour intervenir rapidement. Maintenant, on peut agir plus efficacement."
Les épiceries de nuit également dans le viseur
"Moi je fais attention, je demande aux clients de ne pas rester dehors, mais je paie pour les autres. Je perds beaucoup depuis qu’on ferme plus tôt."
En toile de fond, les municipales de 2026
Et Sophie Joissains le sait : "Ce n’est pas un couvre-feu, mais un cadre pour empêcher que les mauvaises habitudes s’installent. On agit pour la tranquillité de tous."