Une volte-face remarquée
Mais à quatre mois des municipales de mars 2026, le ton change. En évoquant désormais la nécessité d’une « union des droites », l’élu remet une pièce dans le jukebox politique local et confirme, selon plusieurs observateurs, que la distance entre la droite traditionnelle et le RN se réduit à grande vitesse.
« Nous ne sommes plus dans le ni-ni, mais bien dans une logique de rapprochement réel », souffle un cadre aixois de la majorité municipale, inquiet de voir les lignes bouger au sein du bloc central.
Une campagne qui s’anime autour du vide laissé par Sophie Joissains
Après Philippe Klein (Horizons), qui s’est déjà positionné sans officialiser sa candidature, c’est donc Jean-Marc Perrin qui se distingue.
Ancien adjoint de Maryse Joissains et candidat face à elle en 2020 (9,1 % au premier tour), il précise cependant que sa priorité demeure locale : « Pour les municipales d’Aix, ma position reste inchangée depuis plusieurs mois : l’union, et celle-ci doit être portée par la maire sortante », écrit-il, dans une formule sibylline.
Réactions en chaîne
« Doit-on comprendre, en raccourci, que Jean-Marc Perrin est favorable au Rassemblement national ? Mais alors, comment comprendre que, pour les municipales, l’union devrait être portée par Sophie Joissains ? Est-ce une invitation ou une information ? », interroge le conseiller municipal d’opposition.
La « stupeur » s’est également emparée de plusieurs élus de la majorité départementale. Dans un communiqué commun, Laurence Angeletti (Renaissance), Cyrille Blint (Horizons) et Anne Rudisuhli (Ren.) – tous conseillers départementaux aixois – ont fait savoir leur désaccord :
« Les positions face aux extrêmes ne peuvent être à géométrie variable selon les intérêts individuels. Nous avons toujours défendu la clarté face au Rassemblement national. »
Face à la polémique, Jean-Marc Perrin tempère : « J’ai un trop-plein de ce qui se passe au niveau national, je n’en peux plus ! C’est en regardant les débats à l’Assemblée que j’ai eu cette réaction. Il n’y a aucune connexion avec les municipales », assure-t-il.
Mais difficile de dissocier les deux à l’approche du scrutin. D’autant que Sophie Joissains, qui affiche son opposition ferme à l’extrême droite, pourrait prendre ses distances avec Jean-Marc Perrin.
« Si à la fin Sophie refuse, ce sera peut-être une bonne excuse, mais j’assume ce que j’ai écrit », glisse-t-il.
Silence radio, pour l’heure, du côté de la maire d’Aix comme de Martine Vassal, présidente du Département. Cette dernière, par la voix de son entourage, fait savoir qu’« au niveau national comme local, nous n’approuvons absolument pas » les propos de Jean-Marc Perrin.
Un divorce avant même le mariage
À Aix-en-Provence, le jeu politique se tend donc à mesure que l’échéance municipale approche. Et si la nature a horreur du vide, la droite aixoise, elle, n’en finit plus de s’interroger sur la frontière de plus en plus floue entre indépendance, alliance et rapprochement avec le RN.