Aix-en-Provence : un nouveau lieu apaisé pour vivre la fin de vie


Rédigé par Ines Payan le Jeudi 26 Juin 2025 à 17:38 - 0 Commentaires

L’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve inaugure “La Clarta”, un nouveau centre de soins palliatifs, après 15 mois de travaux et 5,7 millions d’euros d’investissement.


À quelques jours de l’accueil des premiers patients, un bâtiment baigné de lumière s’apprête à ouvrir ses portes à Aix-en-Provence. Baptisé La Clarta, ce nouvel espace de soins palliatifs a été aménagé dans l’ancien foyer Saint-Marc, désormais métamorphosé en un havre de paix de 1 400 m², dédié à l’accompagnement de la fin de vie.

Après 15 mois de travaux menés par Eiffage, ce projet porté par l’Hospitalité Saint-Thomas de Villeneuve représente un investissement de 5,7 millions d’euros, dont une partie financée par des dons privés et fonds européens. Il vient compléter l’offre de soins en fin de vie sur le territoire, longtemps dominée par la Maison de Gardanne, pionnière du genre.

Un lieu pensé pour l’humain

Avec ses 20 chambres individuelles, ses espaces communs chaleureux, sa salle de balnéothérapie, son salon des familles et même son propre funérarium, La Clarta se veut tout sauf un hôpital impersonnel. "La lumière, la vue depuis les chambres, le soin porté à l’aménagement : tout a été conçu pour apaiser", souligne sœur Marie Delphine, présidente de la congrégation, lors de l’inauguration.

L’équipe pluridisciplinaire : médecins, infirmiers, psychologue, assistante sociale, aides-soignants, accompagnera les patients dans une approche globale, médicale mais aussi humaine et spirituelle. "L’individualisation des soins, la place accordée aux familles, le respect de l’intimité sont au cœur de notre démarche", insiste la direction de l’établissement.

Une réponse à une nécessité de société

Si 605 lits de soins palliatifs sont désormais recensés en région PACA, selon le directeur de l’Agence régionale de santé Yann Bubien, le besoin reste croissant. "On meurt encore trop souvent à l’hôpital, dans des conditions déshumanisantes", déplore une représentante du personnel. La maire d’Aix, Sophie Joissains, évoque quant à elle "un problème de société très difficile", pointant l’état du système de soins publics.

Le département des Bouches-du-Rhône est, à ce jour, la seule collectivité à s’être engagée financièrement, via une subvention à venir pour équiper la cuisine du centre. Jean-Marc Perrin, conseiller délégué au Bel-Âge, a profité de l’inauguration pour saluer le travail des soignants, longuement applaudis.

"Vous donnez à la République sa part d’âme"

Le message politique est aussi fort que le symbole. Pour Sylvaine Di Caro, conseillère régionale, La Clarta est "bien plus qu’un lieu de soin" : c’est une réponse éthique à une société en quête de solidarité. "C’est un lieu de lumière, de lien, de réconfort", déclare-t-elle avant de conclure, à l’adresse des équipes : "Merci pour ce que vous donnez à notre République : sa part d’âme."

Les premiers patients sont attendus le 30 juin. Et avec eux, un peu plus d’humanité dans les derniers instants de la vie.


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