Une consommation électrique jugée colossale
Ce mardi 4 novembre, une poignée de militants s’est retrouvée devant les grilles de l’ancien entrepôt Décathlon, zone des Chabauds, futur site du centre de données.
L’entreprise prévoit d’y installer 24 000 serveurs pour héberger les données de ses clients, dans un bâtiment entièrement réaménagé.
Le point de crispation principal : la consommation d’électricité.
L’entreprise prévoit d’y installer 24 000 serveurs pour héberger les données de ses clients, dans un bâtiment entièrement réaménagé.
Le point de crispation principal : la consommation d’électricité.
“On parle d’une puissance de 80 mégawatts, soit la consommation d’une ville de 117 000 habitants !”, alerte Stéphane Coppey, porte-parole de France Nature Environnement.
Le dossier évoque entre 245 et 679 GWh par an, ce qui représenterait jusqu’à cinq fois la consommation de toute la commune.
Pour alimenter le site, un poste d’alimentation doit être construit depuis le Réaltor de Cabriès. “C’est de l’électricité qui sera détournée d’autres usages, alors que la demande explose partout”, déplore Patrick Deschamps, (Génération Écologie). “On marche sur la tête. Ces data centers sont de vrais ogres énergétiques.”
Pollutions, risques et nuisances au programme
Les opposants pointent aussi d’autres dangers : risques d’incendie, pollution sonore, chaleur dégagée par le refroidissement, groupes électrogènes polluants…
Certains s’interrogent aussi sur la souveraineté des données. “Digital Realty est soumis au Cloud Act, ce qui permet au gouvernement américain d’accéder aux données hébergées”, explique Antoine Devillet, de l’association Le Nuage était sous nos pieds. “Et une partie de leurs clients sont les géants du numérique comme Amazon ou Microsoft.”
“Nous sommes à 300 mètres d’une école et du futur centre aéré”, s’inquiète Hervé Plisson, du collectif Bouc-Bel-Air pour tous. “Le moindre incident pourrait avoir des conséquences graves.”
Certains s’interrogent aussi sur la souveraineté des données. “Digital Realty est soumis au Cloud Act, ce qui permet au gouvernement américain d’accéder aux données hébergées”, explique Antoine Devillet, de l’association Le Nuage était sous nos pieds. “Et une partie de leurs clients sont les géants du numérique comme Amazon ou Microsoft.”
Ils demandent une pause
Les collectifs réclament désormais une régulation nationale et un moratoire sur la construction de nouveaux data centers.
“En Irlande, certains projets ont été stoppés faute de ressources électriques suffisantes. Pourquoi pas ici ?”, avance les collectifs. “On demande au commissaire enquêteur de rendre un avis défavorable.”
“En Irlande, certains projets ont été stoppés faute de ressources électriques suffisantes. Pourquoi pas ici ?”, avance les collectifs. “On demande au commissaire enquêteur de rendre un avis défavorable.”
Digital Realty se veut rassurant
Face aux critiques, l’entreprise se défend. “Les data centers sont indispensables à la souveraineté numérique française”, répond Fabrice Coquio, directeur France de Digital Realty. “MRS6 sera une infrastructure éco-conçue, conforme aux normes environnementales, et participera au développement du numérique en région.”
Un débat qui dépasse Bouc-Bel-Air
Entre développement économique et transition énergétique, le débat ne fait que commencer.
Soutenue par la Métropole, la stratégie numérique de Marseille attire les grands acteurs du secteur, mais les inquiétudes grandissent autour de l’impact environnemental.
Soutenue par la Métropole, la stratégie numérique de Marseille attire les grands acteurs du secteur, mais les inquiétudes grandissent autour de l’impact environnemental.
“Il faut savoir où on met le curseur”, résume un riverain. “Le progrès oui, mais pas au prix d’un réacteur nucléaire au fond du jardin.”