Pas les héros des discours ministériels, non. Les vrais. Ceux qui tiennent les murs des foyers, les trottoirs des quartiers, les nuits de garde dans des centres où plus personne ne veut travailler. Ceux qui ramassent les morceaux, qui tentent de retisser du lien là où tout est cassé.
Nous, éducateurs, nous sommes en première ligne. Là où la société dépose sa fatigue, sa peur, sa honte. Là où la violence s’accumule parce que personne ne veut la regarder en face. On nous demande d’apaiser, de réparer, de comprendre. Mais souvent, on nous laisse seuls, sans moyens, sans reconnaissance, sans protection.
Alors oui, on reçoit les coups. Ceux des gamins en colère, bien sûr mais aussi ceux du mépris politique, du désintérêt médiatique, de la froideur administrative. Les coups de la hiérarchie qui exige des comptes plutôt que du sens. Les coups des budgets rabotés, des équipes réduites, des dispositifs bricolés.
Et puis, les coups invisibles : la fatigue, l’impuissance, la honte de ne pas y arriver.
Ce métier qu’on prétend “vocation” est devenu un poste de résistance. Une lutte quotidienne contre l’indifférence. Parce que derrière chaque situation qu’on nous confie, il y a une part de la société qu’on ne veut plus voir : des enfants abîmés, des familles à la dérive, des trajectoires cabossées par la précarité, la violence, le racisme, la désaffiliation.
Nous ne sommes pas des saints, ni des thérapeutes de l’impossible. Nous sommes des travailleurs du lien, des artisans du quotidien. Nous faisons tenir un peu d’humanité dans un monde qui se désagrège.
Et pourtant, combien de fois nous entend-on ? Quand un jeune dérape, on nous accuse de laxisme. Quand un projet réussit, on nous oublie. Notre parole dérange, parce qu’elle révèle les fractures que la société maquille. Parce qu’elle dit tout haut ce que beaucoup préfèrent taire : la misère n’a pas disparu, elle s’est simplement institutionnalisée.
Nous ne demandons pas des médailles. Nous demandons des moyens, du respect, une écoute. Nous demandons que le travail social cesse d’être le pare-chocs de toutes les politiques défaillantes. Nous demandons que l’humain redevienne une priorité.
Parce qu’à force de ne pas voir, la société se rendra aveugle à elle-même. Et ce jour-là, il n’y aura plus d’éducateurs pour encaisser les coups à sa place.
Nous, éducateurs, nous sommes en première ligne. Là où la société dépose sa fatigue, sa peur, sa honte. Là où la violence s’accumule parce que personne ne veut la regarder en face. On nous demande d’apaiser, de réparer, de comprendre. Mais souvent, on nous laisse seuls, sans moyens, sans reconnaissance, sans protection.
Alors oui, on reçoit les coups. Ceux des gamins en colère, bien sûr mais aussi ceux du mépris politique, du désintérêt médiatique, de la froideur administrative. Les coups de la hiérarchie qui exige des comptes plutôt que du sens. Les coups des budgets rabotés, des équipes réduites, des dispositifs bricolés.
Et puis, les coups invisibles : la fatigue, l’impuissance, la honte de ne pas y arriver.
Ce métier qu’on prétend “vocation” est devenu un poste de résistance. Une lutte quotidienne contre l’indifférence. Parce que derrière chaque situation qu’on nous confie, il y a une part de la société qu’on ne veut plus voir : des enfants abîmés, des familles à la dérive, des trajectoires cabossées par la précarité, la violence, le racisme, la désaffiliation.
Nous ne sommes pas des saints, ni des thérapeutes de l’impossible. Nous sommes des travailleurs du lien, des artisans du quotidien. Nous faisons tenir un peu d’humanité dans un monde qui se désagrège.
Et pourtant, combien de fois nous entend-on ? Quand un jeune dérape, on nous accuse de laxisme. Quand un projet réussit, on nous oublie. Notre parole dérange, parce qu’elle révèle les fractures que la société maquille. Parce qu’elle dit tout haut ce que beaucoup préfèrent taire : la misère n’a pas disparu, elle s’est simplement institutionnalisée.
Nous ne demandons pas des médailles. Nous demandons des moyens, du respect, une écoute. Nous demandons que le travail social cesse d’être le pare-chocs de toutes les politiques défaillantes. Nous demandons que l’humain redevienne une priorité.
Parce qu’à force de ne pas voir, la société se rendra aveugle à elle-même. Et ce jour-là, il n’y aura plus d’éducateurs pour encaisser les coups à sa place.