Fusion entérinée entre Pays d’Aix Habitat et Famille & Provence : les associations de locataires saisissent la justice


Rédigé par Ines Payan le Mardi 8 Juillet 2025 à 20:03 - 0 Commentaires

La fusion entre l’office public HLM Pays d’Aix Habitat Métropole (PAHM) et l’entreprise sociale pour l’habitat Famille & Provence a été officiellement actée ce 1er juillet 2025.


Une opération engagée depuis un an, dans le cadre de la loi Elan, qui impose aux bailleurs sociaux un seuil minimum de logements. Avec cette absorption, le nouveau groupe regroupe plus de 14 000 logements et devient le premier bailleur social du Pays d’Aix.

Malgré cela, la décision suscite une vive opposition. Deux principales associations de locataires, la CNL et la CGL, ont engagé un recours en justice contre la délibération du conseil d’administration approuvant la fusion.

En parallèle, les syndicats dénoncent les effets sur les salariés, évoquant stress et perte de repères. "Des collègues me sont tombées dans les bras en larmes", rapporte Malika Zerrouki, déléguée syndicale CFTC. Certains agents sont redispatchés vers d’autres sites de Famille & Provence, comme La Figuière ou le Pont de l’Arc, après des décennies passées au Château de l’Horloge, siège historique de PAHM.

Les craintes portent aussi sur les conséquences pour les locataires. Les représentants syndicaux et associatifs redoutent une stratégie de vente des immeubles aixois au profit de constructions dans des zones moins tendues, voire une diminution des logements accessibles aux publics les plus précaires.

Le recours en justice s’appuie notamment sur un point juridique lié à la vente préalable d’un bien de PAHM : les anciens locaux de Château Double, occupés par 45 gendarmes.

La vente, initialement envisagée à la commune pour 2,4 M€, avait été retirée faute de majorité au sein du conseil d’administration. C’est finalement l’Établissement public foncier régional qui a acquis le bien pour 3,2 M€, permettant à la fusion d’aller à son terme. Une opération qualifiée de "tour de passe-passe" par Benjamin Jarrix, élu FSU.

La Ville d’Aix précise que le bien a été remis en gestion municipale avec une garantie de loyers versés par l’État, et qu’elle pourrait se porter acquéreur à moyen terme, sous réserve de l’autorisation du conseil municipal.

Enfin, côtés salariés, des accords sociaux ont pu être conclus après plusieurs mois de blocage, notamment grâce à l’intervention de la municipalité, sollicitée par une manifestation.
 


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