L’abstention n’est pas une révolte. Le vote blanc est un acte citoyen.


Rédigé par Ghislain Robert le Dimanche 2 Novembre 2025 à 18:56 - 0 Commentaires

À chaque scrutin, le même constat tombe comme une fatigue nationale : les urnes se vident, la confiance s’effrite, et l’abstention grimpe.


Les Français se détournent des isoloirs, lassés par les promesses trahies, les querelles d’appareil, les visages interchangeables. Beaucoup pensent protester en s’abstenant. C’est une erreur.

Ne pas voter, ce n’est pas punir le système, c’est s’effacer de la démocratie. Pendant que certains désertent, d’autres décident. L’abstention, ce n’est pas un cri, c’est un silence. Et ce silence, d’autres le remplissent parfois ceux qu’on redoute le plus.

Il existe pourtant un moyen de dire « non » sans se taire : le vote blanc. Et ceci même si pour l’instant il n’est pas pris en compte.

Voter blanc, c’est refuser les choix proposés sans renoncer à son rôle de citoyen.
C’est affirmer : « Je participe, mais je n’adhère pas à ce que l’on me présente. » C’est une forme de résistance civique, lucide et digne.

Contrairement à l’abstention, le vote blanc ne traduit ni l’indifférence ni le mépris. Il exprime une exigence : celle d’une offre politique à la hauteur des citoyens. En cela, il devrait être reconnu comme un vrai choix, pas comme une non-décision.

Aujourd’hui encore, les bulletins blancs sont comptés, mais n’ont aucune incidence sur les résultats. C’est un déni démocratique.

Reconnaître pleinement le vote blanc, ce serait reconnaître la maturité du peuple. Ce serait aussi envoyer un message fort : la démocratie ne craint pas la critique, elle s’en nourrit.

La colère et le désenchantement sont légitimes. Mais le renoncement ne mène nulle part. L’histoire nous a appris que les absents ont toujours tort surtout en politique.

Alors, le jour du vote, ne laissez pas les autres choisir pour vous. Ne laissez pas le silence parler à votre place.

Allez voter. Votez blanc s’il le faut. Mais votez.

Parce que la démocratie ne tient debout que si nous nous y tenons, ensemble.


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