À gauche comme à droite, tous les maires ou presque utilisent les mêmes recettes
Du jour au lendemain, des projets longtemps oubliés sortent soudainement de terre, des travaux sont lancés à toute allure, des inaugurations s’enchaînent, parfois même pour des projets à peine commencés. Et comme par hasard, les réseaux sociaux des élus s’enflamment au même rythme.
Mais qui peut encore croire à ces « coups d’accélérateur » tombés du ciel ? Pendant quatre ou cinq ans, les citoyens ont vu l’immobilisme, les délais, les études qui s’éternisent… Et puis, quelques mois avant les élections, tout s’anime. Pourquoi ? Parce qu’il faut bien montrer qu’on a "fait des choses". Ou, plus cyniquement, donner l’illusion d’avoir agi.
Et ce n’est pas une question de bord politique. À gauche comme à droite, tous les maires ou presque utilisent les mêmes recettes. Petits aménagements déguisés en grands projets, communication massive sur des mesures symboliques, affichage de bilans flatteurs… Chacun cherche à maquiller ses renoncements derrière une couche de peinture fraîche et quelques photos sur les reseau.
On mobilise les services, on communique à outrance, on parle de "vision", de "transformation", de "résilience urbaine", alors que les problèmes du quotidien logement, propreté, transports, lien social n’ont pas toujours reçu l’attention qu’ils méritaient. Et tout cela dans l’urgence. Avec un mot d’ordre : sauver l’image, gommer l’inaction, faire croire que le meilleur reste à venir.
Mais les citoyens ne sont plus dupes. Ils ont appris à reconnaître ces "grands projets" lancés à la va-vite, ces promesses de dernière minute, ces vitrines sans fond. Ils voient bien que la politique locale se joue parfois plus sur le calendrier que sur les convictions.
Alors, plutôt que cette agitation pré-électorale, peut-être faudrait-il, tout simplement, apprendre à gouverner au long cours. À faire ce qu’on dit. Et à le faire quand il est temps. Pas juste quand il faut sauver son fauteuil.
Mais qui peut encore croire à ces « coups d’accélérateur » tombés du ciel ? Pendant quatre ou cinq ans, les citoyens ont vu l’immobilisme, les délais, les études qui s’éternisent… Et puis, quelques mois avant les élections, tout s’anime. Pourquoi ? Parce qu’il faut bien montrer qu’on a "fait des choses". Ou, plus cyniquement, donner l’illusion d’avoir agi.
Et ce n’est pas une question de bord politique. À gauche comme à droite, tous les maires ou presque utilisent les mêmes recettes. Petits aménagements déguisés en grands projets, communication massive sur des mesures symboliques, affichage de bilans flatteurs… Chacun cherche à maquiller ses renoncements derrière une couche de peinture fraîche et quelques photos sur les reseau.
On mobilise les services, on communique à outrance, on parle de "vision", de "transformation", de "résilience urbaine", alors que les problèmes du quotidien logement, propreté, transports, lien social n’ont pas toujours reçu l’attention qu’ils méritaient. Et tout cela dans l’urgence. Avec un mot d’ordre : sauver l’image, gommer l’inaction, faire croire que le meilleur reste à venir.
Mais les citoyens ne sont plus dupes. Ils ont appris à reconnaître ces "grands projets" lancés à la va-vite, ces promesses de dernière minute, ces vitrines sans fond. Ils voient bien que la politique locale se joue parfois plus sur le calendrier que sur les convictions.
Alors, plutôt que cette agitation pré-électorale, peut-être faudrait-il, tout simplement, apprendre à gouverner au long cours. À faire ce qu’on dit. Et à le faire quand il est temps. Pas juste quand il faut sauver son fauteuil.
Cadre sociologique de ce rituel politique : “Le territoire en vitrine, pour flatter l'ego”
À l'approche des élections, nombre d'élus entament un réflexe désormais bien rodé : lancer ou accélérer des projets pour qu’ils soient visibles avant la fin du mandat. Pour le sociologue Christian Le Bart (Presses Universitaires de Rennes), cette pratique s’inscrit dans une forme de « théâtre de l’action publique territoriale », où la communication sert autant à construire une image qu’à répondre à un électorat exigeant :
« Les élus ont brouillé les frontières entre finalités électorales, démocratiques et managériales… La communication institutionnelle (…) est au cœur de la culture de gouvernance territoriale »
Sur le plan organisationnel, les exécutifs locaux, en particulier les maires, consacrent un temps considérable à leur mandat, favorisant ce type d’initiatives visibles en fin de terme. Une étude du Sénat rappelle que les maires des communes de plus de 10 000 habitants consacrent en moyenne plus de 50 à 60 heures par semaine à leur fonction, comportant de multiples rendez-vous, inaugurations, réunions publiques...
Parallèlement, la réglementation électorale impose un encadrement strict durant la période préélectorale : à compter du 1er septembre 2025 pour les municipales de 2026, toute communication valorisant la gestion municipale est interdite, sauf si elle relève de pratiques antérieures, régulières ou justifiées par un intérêt public réel.
Pour approfondir, plusieurs éléments sociologiques expliquent ce recours à des projets visibles en fin de mandat :
Synthèse sociologique
Enjeu Description sociologique Visibilité Les projets de fin de mandat servent à matérialiser une action politique crédible. Communication encadrée La régularité, l’antériorité et la neutralité sont des critères légaux à respecter. Temps de preuve La perception d’un élu qui « fait » dépend souvent d’une image construite tardivement.
Ce regard complexe, basé sur des analyses sociologiques et juridiques, montre combien la frénésie électorale de fin de mandat n’est pas une simple improvisation, mais un rituel inscrit dans une logique de gouvernance, de visibilité, de légitimité politique tout en s’inscrivant dans un cadre réglementaire de plus en plus strict.