Le jeu du loup, version politique française


Rédigé par Ghislain Robert le Dimanche 21 Septembre 2025 à 23:08 - 0 Commentaires

En politique, le jeu du loup ne se joue pas dans une cour d’école, mais dans l’hémicycle, les studios télé et les couloirs de l’Élysée.


Pourtant, les règles sont les mêmes : personne ne veut être désigné, tout le monde veut courir assez vite pour échapper aux accusations, et à la fin, c’est toujours le citoyen qui est essoufflé.
 
Marine Le Pen en sait quelque chose. Visée par une inéligibilité dans l’affaire des assistants parlementaires, elle joue la fillette outrée : « Moi, le loup ? Mais pas du tout, regardez plutôt ailleurs ! » Et Gérald Darmanin, dans un bel élan de solidarité, a même trouvé « choquant » qu’on puisse la priver de récréation. Comme quoi, dans ce jeu, les loups se reconnaissent entre eux… même quand ils prétendent se détester.
 
Rachida Dati, elle, a choisi une autre stratégie : le loup insubmersible. Accusée, éclaboussée, citée, elle continue pourtant à courir. Elle ne sort pas du jeu : elle change simplement de terrain. Aujourd’hui ministre, demain candidate à Paris. Dans la cour, ça s’appelle un tour de passe-passe, en politique, une carrière.
 
Et que dire d’Emmanuel Macron ? En dissolvant l’Assemblée, il a lancé une nouvelle partie de loup géant. Résultat : un Parlement sans majorité, des coalitions impossibles, des partis qui s’accusent mutuellement d’être « le vrai loup »… Bref, tout le monde court, mais personne n’attrape personne. La France ressemble à une récréation sans surveillant, où chacun crie « c’est lui ! » pour éviter de se faire toucher.
 
La morale ? Dans la cour de récré, la cloche sonne et le jeu s’arrête. En politique française, il n’y a pas de cloche. La partie dure sans fin, les loups se succèdent, les moutons se fatiguent, et nous, spectateurs et électeurs, finissons par tourner en rond avec eux.
 
À force, on se demande si le problème n’est pas dans les règles elles-mêmes : un jeu où les loups sortent toujours gagnants et où les moutons servent toujours de décor n’est plus une partie, c’est une mascarade.


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