Municipales 2026 à Fuveau : la gauche tente sa réunification pour offrir une alternative à la maire sortante


Rédigé par Ghislain Robert le Jeudi 4 Décembre 2025 à 09:03 - 0 Commentaires

À 4 mois des élections municipales, la gauche fuvelaine tente de se réinventer. Ce vendredi 28 novembre 2025, une vingtaine d’habitants se sont retrouvés salle de la Bastide Vitalis, répondant à un tract appelant à « rassembler très largement » autour d’une liste citoyenne.


Autour de la table se côtoient anciens membres de Fuveau verte et solidaire et de Fuveau demain, concurrents en 2020, mais aussi des sympathisants LFI, cégétistes ou écologistes.

Tous cherchent aujourd’hui à construire une alternative à la maire sortante (DVD), Béatrice Bonfillon-Chiavassa, candidate à sa succession.

L’ambiance se veut fraternelle, presque légère.

Lorsque l’un des participants demande vers qui poursuivre le tour de table, une femme répond dans un éclat de rire : « À gauche ! Toujours à gauche ! » Un symbole de la volonté affichée de dépasser les tensions anciennes.

Les cicatrices de 2020 encore visibles

Si l’objectif commun semble désormais clair, les souvenirs du scrutin de 2020 restent douloureux.

Christine Dolo, ex-colistière de Fuveau verte et solidaire, évoque la déception née de l’impossibilité d’une fusion entre les deux listes de gauche à l’époque : « Je pensais qu’il y avait quelque chose à faire. »

En aparté, la militante historique Arlette Parola rappelle la source de la discorde : selon elle, une frange macroniste de Fuveau demain aurait refusé la fusion après le premier tour.

Version nuancée par Frédéric Solnon (Fuveau demain), qui invoque plutôt un déficit de confiance entre les deux camps et une différence de culture politique : militants structurés d’un côté, citoyens plus hétérogènes Gilets Jaunes compris de l’autre.

Résultat : la division avait coûté la victoire à la gauche. La liste Bonfillon-Chiavassa s’était imposée avec 1906 voix, devant Fuveau demain.

2026 : l’heure de la réunification ?

Cinq ans plus tard, certaines figures ont quitté la scène, dont Jean-François Dubus, tête de liste de Fuveau demain. Pour les autres, il s’agit de repartir à zéro.

« Des deux côtés, les programmes sont compatibles », assure Hubert Stahn (écologistes). L’idée d’une fusion programmée est désormais sur la table.

Mais les obstacles demeurent :
Recruter 33 candidats en quelques semaines, Décider de l’affichage ou non des étiquettes partisanes, Reconstruire une confiance politique.
Pour Emmanuel Le Masson (LFI), « la question, c’est de savoir qui est prêt à être sur la liste », rappelant que la constitution précipitée de 2020 avait laissé des traces.

« Comme un air de Nouveau Front populaire »

Malgré les incertitudes, l’optimisme domine. « La majorité des forces autour de la table veulent mettre de l’eau dans leur vin. », affirme Frédéric Solnon.


Arlette Parola partage ce sentiment : l’urgence et le contexte local semblent pousser à l’union.

La dynamique fait penser à un épisode politique récent : « Ça me fait penser au Nouveau Front populaire, monté en quelques heures sous la pression de l’extrême droite », confie Solnon. Et d’ajouter : « Ce serait triste qu’il n’y ait pas au moins deux véritables options démocratiques à Fuveau. »

Le groupe se retrouvera début décembre pour harmoniser son programme, avec l’ambition de présenter une liste complète d’ici mi-janvier 2026.


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