Plan-de-Campagne : la colère des salariés après la fermeture brutale de l’Intermarché


Rédigé par Ghislain Robert le Samedi 7 Juin 2025 à 12:53 - 0 Commentaires

L’incompréhension et la colère dominent depuis l’annonce brutale de la fermeture de l’Intermarché de Plan-de-Campagne. Ce vendredi, une centaine de salariés et représentants syndicaux se sont rassemblés devant le magasin pour exprimer leur colère et réclamer justice.


« Pour nous, c’était prémédité. Ils n’ont rien fait pour nous sauver. On a donné nos vies pour ce magasin, et aujourd’hui on se retrouve sur le carreau », lâche Leïla, employée depuis 20 ans. L’émotion est palpable, partagée par les 122 salariés concernés par cette fermeture.

Un an après avoir repris le mythique Géant Casino de Barnéoud, présent depuis plus d’un demi-siècle à Plan-de-Campagne, Intermarché jette l’éponge. Le site fait partie des 30 magasins que le groupe des Mousquetaires a décidé de fermer à l’échelle nationale, menaçant environ 700 emplois.

Des choix stratégiques contestés

Les salariés dénoncent une gestion qu’ils jugent défaillante, voire volontairement orientée vers l’échec. « Ils n’ont pas voulu rouvrir les rayons traditionnels qui font la force d’Intermarché : poissonnerie, boucherie, charcuterie. S’ils l’avaient fait, les clients seraient revenus », regrette Saïda Azédine, secrétaire du comité d’entreprise et déléguée Force Ouvrière. Elle pointe également le manque d’investissement en communication. « Les travaux devant le magasin n’ont rien arrangé, mais même là, on aurait pu faire de la publicité pour attirer les clients. »

Le problème du loyer est également au cœur de la contestation. Le bailleur et le propriétaire de la galerie commerciale Barnéoud sont accusés de n’avoir jamais réussi à trouver un terrain d’entente avec l’enseigne. « Un local de 12.000 m², avec 15.000 m² de réserve, pour un loyer de 350.000 euros par mois... Pourquoi ne pas avoir réduit la surface et renégocié ? » interroge Laurent Riveccio, délégué CFDT. Selon les syndicats, le magasin accusait une perte mensuelle d’un million d’euros, un rythme intenable.

Un avenir incertain pour les salariés

En parallèle des manifestations, les discussions autour du Plan de Sauvegarde de l’Emploi (PSE) se poursuivent jusqu’au 9 juillet. Les salariés espèrent obtenir une indemnisation à la hauteur de leur engagement. « Certaines ont travaillé ici pendant 30 ou 40 ans, souvent à temps partiel, avec des salaires modestes. Et maintenant, à 50 ou 60 ans, on leur dit de repartir à zéro. C’est inacceptable », dénonce Leïla.

Face à ce qu’ils considèrent comme une gestion déconnectée de la réalité du terrain, les salariés de Plan-de-Campagne entendent bien faire entendre leur voix. L’amertume est profonde, mais la mobilisation ne faiblit pas.

Liste des magasins d'Intermarché qui vont fermer :



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