Saint-Maximin : le conseil municipal paralysé par les jeux de pouvoir, les habitants en paient le prix


Rédigé par Rédaction le Vendredi 25 Juillet 2025 à 19:05 - 1 Commentaires

À quelques mois des municipales, la guerre des égos entre oppositions centristes et de droite tourne au bras de fer permanent avec le maire Alain Decanis. Résultat : des projets bloqués, des services reportés… et ce sont les Saint-Maximinois qui trinquent.


Des alliances de circonstance qui paralysent les projets structurants

Salle des fêtes comble et tension palpable. Le conseil municipal a viré au champ de bataille politique entre le maire Alain Decanis et les deux figures de l’opposition : Vesselina Garello (centre-droit) et Gabriel Pich (droite). Dans une ambiance houleuse, entre prises de parole coupées et haussements de ton, plusieurs projets majeurs pour la commune ont été mis en suspens, voire purement annulés.

Depuis la perte de sa majorité, Alain Decanis navigue à vue. Face à lui, les deux oppositions, pourtant idéologiquement éloignées, jouent une stratégie d’obstruction commune : proposer des amendements à la chaîne, faire bloc pour les faire adopter, et ainsi désavouer l’exécutif. Une alliance fragile mais efficace qui transforme chaque délibération en joute politique.

Le refuge animalier ? Retardé. Le prêt relais indispensable à la trésorerie de la commune ? Rejeté. L’achat urgent d’un lave-vaisselle pour les écoles ? Contesté puis modifié.

Même scénario pour un véhicule de police municipale. À chaque fois, les amendements d’opposition passent grâce à une majorité de circonstance (souvent 19 pour, 14 contre), reléguant les besoins des agents municipaux, des écoliers ou des services publics au second plan.

Des calculs électoraux en pleine séance

"On transforme ce projet en enjeu pour les prochaines élections", a lâché le maire, visiblement exaspéré par l’instrumentalisation des dossiers municipaux à des fins politiques.


Car à Saint-Maximin, la campagne des municipales 2026 a déjà commencé. Et les manœuvres pour affaiblir l’exécutif en place se multiplient. Chaque vote devient un test de force, chaque amendement, un coup tactique.

Mais derrière ces jeux d’alliances, ce sont bien les habitants qui font les frais d’un conseil qui ne gouverne plus mais s’écharpe.

Un prêt rejeté, c’est un investissement bloqué. Un refuge reporté, ce sont des animaux sans solution. Une querelle sur un lave-vaisselle ? C’est un surcroît de travail pour les agents municipaux, faute d’équipement.

Quand la démocratie locale devient otage de la stratégie politique

Les débats ne portent plus sur le fond, mais sur qui tient la barre. Garello et Pich, chacun dans son registre, semblent préférer faire tomber les projets plutôt que les amender de manière constructive.

Si leurs critiques peuvent parfois être légitimes, leur acharnement systématique à contrer le maire donne le sentiment d’une opposition qui cherche plus à faire trébucher qu’à faire avancer.

Une seule éclaircie : l’hommage unanime à Nicolas Haddad

Dans cette tempête politique, un moment d’unité a cependant surgi. Tous les élus ont voté à l’unanimité le changement de nom du stade de rugby, qui devient le stade Nicolas-Haddad, en mémoire du jeune rugbyman de 15 ans décédé en mars dernier. L’aire de loisirs du Clos de Roques portera désormais le nom de Raoul Chavignot, en hommage au donateur historique du terrain. Deux décisions symboliques, enfin portées sans clivage.

En résumé :

Alors que les ambitions personnelles s’aiguisent en coulisses, le fonctionnement municipal s’enlise. À trop jouer la carte du blocage, les oppositions risquent de fragiliser non seulement le maire, mais aussi l’intérêt général. Une chose est sûre : ce sont les Saint-Maximinoises et les Saint-Maximinois qui finiront par régler la note de cette querelle de pouvoir.
 


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