Sainte-Victoire sous haute tension : un massif sous la garde de tous face à la menace incendie


Rédigé par Grégoire Sévrin le Jeudi 7 Aout 2025 à 16:20 - 0 Commentaires

Alors que les feux ravagent actuellement des milliers d’hectares dans l’Aude, semant la panique dans tout le sud du pays, le massif de la Sainte-Victoire est lui aussi en état de vigilance maximale.


Une mobilisation sans précédent sur la Sainte-Victoire

Trente-six ans après l’incendie dévastateur de 1989, la mémoire du feu reste vive, et les conditions de cet été 2025 sont réunies pour que le pire puisse se reproduire.
 
Sécheresse extrême, vent fort, sols craquelés, végétation desséchée : la moindre étincelle peut faire basculer le paysage dans la catastrophe.
 
Mais ici, personne ne veut revivre un Aude bis. Alors, une chaîne humaine s’active tous les jours pour protéger la montagne et ses abords. Une mobilisation discrète, mais déterminée, portée par des hommes et des femmes qui ont fait du risque leur quotidien.
 
Le massif, classé Grand Site de France, est placé sous surveillance constante depuis le 15 juillet. Si quatre gendarmes ont été détachés sur le terrain pour veiller à la sécurité du site jusqu’au 24 août, ils ne sont que la partie visible d’un réseau plus vaste et solidaire.

Chaque jour, on y croise :

Les gardes nature du Grand Site, qui connaissent chaque pierre et chaque sentier, Les agents de l’ONF, en charge de l’entretien forestier et du débroussaillement, Les sapeurs-pompiers du SDIS 13, prêts à intervenir à la moindre alerte, Les bénévoles du comité communal des feux de forêt (CCFF), en vigie sur les hauteurs, Les gendarmes du DEEP, venus d’Aix, Salon ou plus loin encore, avec pour mission la prévention, l'écoute, mais aussi la verbalisation si besoin, Les agents municipaux, qui encadrent les accès, Et une nouvelle figure de plus en plus cruciale : le citoyen vigilant, celui qui signale, alerte, informe.  C’est cette coordination fine et interprofessionnelle qui fait aujourd’hui la force du dispositif.

Dans l’Aude, la catastrophe relance les peurs

Depuis plusieurs jours, les images de l’Aude en flammes tournent en boucle : des villages évacués en urgence, des habitations touchées, des terres agricoles détruites, des animaux asphyxiés, des milliers d’hectares réduits en cendres. Les vents violents et la sécheresse prolongée ont transformé cette partie du Languedoc en poudrière.
 
Ce traumatisme en cours agit comme un électrochoc : dans tout le sud, et particulièrement ici, à Sainte-Victoire, les équipes de terrain redoublent de rigueur. On craint qu’un simple mégot ou un barbecue clandestin ne déclenche un scénario identique

Prévention, pédagogie… mais aussi sanction

Tous les intervenants le disent : le feu n’a pas besoin de malveillance, seulement de négligence.
 
Les règles sont strictes :
 
135 € d’amende pour tout feu ou appareil à flamme, 11 € pour accès interdit en période rouge, Jusqu’à 250 € pour défaut de débroussaillement.
 
Mais le ton est d’abord à la pédagogie. "Les gens sont réceptifs, ils ont vu ce qui se passe dans l’Aude, ils comprennent l’urgence", confie une garde du site. "On ne veut pas punir, on veut éviter que ça parte."

Et si la présence des gendarmes rassure, c’est surtout l’unité du terrain qui impressionne.

Une montagne sous protection… mais pas sous cloche

La montagne reste ouverte dans les zones à risque modéré, à condition de respecter les consignes. Chaque matin, les conditions d’accès sont mises à jour sur le site officiel de la préfecture :

👉 bouches-du-rhone.gouv.fr
 
Avant chaque balade, chaque sortie, chaque pique-nique : un réflexe simple peut éviter un drame.
 
Les promeneurs réguliers, comme Éliane et Patrick de Meyreuil, en sont conscients : "Quand on aime la Sainte-Victoire, on la respecte. Si on doit rester chez soi un jour ou deux, c’est pas grave. Ce qui compte, c’est qu’elle continue à vivre."
 

Un été sous tension, un territoire sous responsabilité

Entre cigales, vent et poussière, la Sainte-Victoire tient bon. Aucun départ de feu n’a été recensé depuis le début de la mission. C’est le fruit d’une vigilance partagée.
 
Mais le sud tremble encore, car ce qui s’est produit dans l’Aude peut se reproduire ailleurs. À chacun d’être un maillon de la chaîne, du promeneur du dimanche au pompier de garde.
 
Car dans cette bataille contre le feu, chaque regard compte. Chaque geste responsable est une victoire.

Hommage et reconnaissance à tous ceux qui veillent sur nos montagnes.

En cette période critique, où la sécheresse et le vent rendent la montagne vulnérable au moindre départ de feu, nous saluons avec gratitude l’engagement sans faille de toutes celles et ceux qui protègent ce territoire unique.
 

👏 Merci à :

Sapeurs-Pompiers du SDIS 13, en première ligne à chaque alerte,

Gendarmes du détachement estival, présents sur le terrain pour la sécurité de tous,

Gardes nature, véritables connaisseurs du massif,

Agents de l’ONF, garants de la forêt et du débroussaillement,

Bénévoles des Comités Feux (CCFF), infatigables patrouilleurs de l’ombre,

Equipes municipales et intercommunales, mobilisées en soutien,

Pilotes de surveillance aérienne, qui veillent depuis le ciel,

Membres du comité de gestion du Grand Site, qui coordonnent les efforts,

Citoyens vigilants, promeneurs, riverains, amoureux de la montagne, qui signalent, alertent, et respectent les règles.


🙏 Sans eux, le massif ne tiendrait pas. Grâce à eux, il respire encore.
 

Chaque geste compte. Chaque présence dissuade. Chaque regard protège.
➡️ La montagne est un bien commun. Ensemble, nous la défendons.



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