Trets : Le calme avant la tempête.


Rédigé par Ghislain Robert le Lundi 29 Décembre 2025 à 20:06 - 0 Commentaires

La campagne municipale de 2026 n’a pas officiellement commencé, mais les équilibres politiques commencent déjà à bouger. Comme souvent, Trets occupe une place à part : ville très politisée, chef-lieu de canton, elle est scrutée de près par les observateurs.


Une gauche divisée, une droite en recomposition

En 2019, la campagne avait démarré très tôt, sur fond de mot d’ordre : « Tout sauf Feraud ».

Débats sur les réseaux, éclosion de faux comptes Facebook (pro Fereau ou pro Chauvin et surtout des comptes anti Fereau), prises de position publiques, lettre de soutien, lettre de décident, stratégies offensives : la bataille avait été intense jusqu’au scrutin de 2020. Reste une question : 2026 connaîtra-t-elle la même tension ?
 
À gauche, la division semble déjà actée. Après avoir envisagé un rapprochement avec l’équipe de Stéphanie Fayolle-Sanna, Arnaud Guiboud-Ribaud conduira finalement une liste autonome.
 
Stéphanie Fayolle-Sanna se définit comme social-démocrate et écologiste, tandis qu'Arnaud Guiboud-Ribaud est considéré comme appartenant à une gauche proche de La France Insoumise, avec la participation citoyennes.

Un choix qui pourrait peser dans les rapports de force.

Le maire sortant Pascal Chauvin paraît miser sur une entrée en campagne tardive. Une stratégie assumée, qui pourrait lui permettre de conserver l’initiative politique.

L’énigme RN !

Mais l’interrogation principale concerne le Rassemblement national : présentera-t-il une liste à Trets en mars 2026 ?

Selon plusieurs sources locales, ce n’est pas certain. Et cette hypothèse surprend une partie des analystes : Trets, chef-lieu de canton et territoire électoralement favorable au RN lors des derniers scrutins, serait perçue comme une ville « gagnable ».

D’où une autre hypothèse : des discussions auraient lieu entre le RN, certains représentants de la majorité municipale, dans la perspective des prochaines sénatoriales, pour certains RN s’ils laissent le champ libre, ainsi favorisant Pascal Chauvin. Pour plusieurs experts, un tel scénario ne peut être exclu.

Le spectre d’un « rassemblement des droites »

Cette situation s’inscrit aussi dans un contexte plus large, marqué par les débats autour d’un possible « rassemblement des droites » au niveau départemental. Depuis la prise de position de Martine Vassal, l’éventualité d’accords électoraux, y compris avec le RN au second tour, est régulièrement évoquée.
 
Pascal Chauvin, élu DVD revendiquant un ancrage LR mais proche d’Horizons, UDI, soutenue en 2020 par En Marche micro-parti d’Emmanuel Macron, a déjà montré son goût pour les alliances élargies. En 2020, il avait intégré dans sa majorité Georges Luvera, ex-allié de Jean-Claude Féraud et considéré comme proche des milieux nationalistes et zemmouriens. Ce dernier aurait d’ailleurs pris part à des réunions politiques locales associées à ces courants.

Dès lors, une question circule : un accord tacite pourrait-il viser à éviter la présence d’une liste RN à Trets, afin de sécuriser la réélection du maire sortant ? Une hypothèse qui, pour ses partisans, relèverait du pragmatisme électoral.

Une équation encore ouverte

Mais ces calculs restent fragiles. La gauche tretsoise, même divisée, conserve un électorat fidèle. Et une partie des électeurs déçus de la majorité actuelle pourrait jouer un rôle clé.

Actuellement, le paysage politique local semble stable. Cependant, il est attendu que la campagne se durcisse dans les semaines à venir.

À Trets, la véritable tempête se prépare discrètement, loin des regards, en arrière-boutique derrière l’écran d’un ordinateur.


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