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Changement de nom du collège de Trets : l'opposition municipale réagit


Rédigé par Ghislain Robert le Mardi 8 Juillet 2025 à 15:10 - 0 Commentaires

Alors que la décision de rebaptiser le collège de Trets suscite de vives réactions dans la commune, les élus d’opposition ont tenu à faire entendre leur voix. Entre incompréhension, regrets et inquiétudes quant à la manière dont ce changement a été décidé, ils dénoncent un manque de concertation et interrogent le sens donné à cette nouvelle dénomination. Dans un communiqué, ils exposent leur position et appellent à un débat plus large sur la mémoire collective et l’identité locale.


Trets avec Vous : Stéphanie Fayolle-Sanna, Marie Bonnamy et Dominique Grangier

Initialement, il est primordial de contextualiser les faits, car le changement de nom du collège émane d'une demande de la présidente du conseil départemental Martine Vassal qui souhaitait attribuer un nom de femme célèbre au collège rénové dans le cadre du plan Charlemagne.
 
Les professeurs du collège ont engagé un travail de fond et de longue haleine pour soumettre au vote le nouveau nom féminin du collège.
 
Les élèves avaient voté démocratiquement « Malala Yousafzai », un symbole international de la lutte pour l'éducation des filles et prix Nobel de la paix, et puis notre maire a balayé d'une voix autocratique toute la procédure démocratique en imposant le nom d'une maîtresse d'école « Suzanne Négrel ».
 
Cette personne était sans doute extraordinaire, mais il y en aurait certainement des dizaines sur Trets qui mériteraient cet hommage et qui resteront dans l'anonymat posthume. Et puis, il y a ceux qui ont changé le cours de l'histoire... Notre main à couper que le nom et la couleur de cette prix Nobel de la Paix ne passent pas localement... mais nous trouvons ça révolutionnaire, bravo aux collégiens !
 
Notre maire aurait sans doute préféré un nom avec une connotation bien plus française, à l'instar de Philippe Pétain ? Coupable de haute trahison (rire : nous plaisantons évidemment...) mais cette métaphore démontre simplement ce que l'on doit retenir de l'Histoire pour nommer un établissement public ! Les actions ? Les engagements pour la France et pour les droits humains ?
 
De plus, le conseil d'administration du collège souhaitait se prononcer en faveur du maintien du nom actuel, qui a du sens géographiquement "collège les Hauts de l'ARC". Il nous rappelle qu'un petit fleuve côtier chemine et irrigue nos terres.
 
Personnellement, j'aurais maintenu son nom actuel ou je l'aurais intégré dans le choix du vote mais cela ne correspondait pas à la demande initiale de Martine Vassal.
 
Maintenant, nous pensons aux collégiens qui découvrent la manière d'exercer un pouvoir despotique à l'échelle d'une commune, ce n'est pas la nôtre évidemment bien plus respectueuse de la parole citoyenne et des valeurs démocratiques.

À l'écoute de Trets : Arnaud Guiboud-Ribaud

Le collège de Trets a récemment bénéficié d’importants travaux de restructuration. Dans ce contexte, une volonté de changement de nom a émergé sans que l’on sache précisément qui en est à l’origine. Plutôt que de subir cette décision, l’équipe éducative a choisi d’en faire une opportunité pédagogique : engager un travail de fond avec les élèves autour de la question du nom, de son sens et des valeurs qu’il véhicule.

En lien avec les enseignants et les parents d’élèves, une démarche complète a été menée : recherches, débats, découvertes de figures féminines inspirantes (le nom choisi devant être celui d’une femme), puis un vote final des parents pour départager les cinq personnalités sélectionnées par les élèves. Résultat : 302 votes exprimés, avec Malala Yousafzai en tête (30 %), suivie d’Anne Frank (27 %), Claudie Haigneré (19 %), Frida Kahlo (15 %) et Anne Sylvestre (9 %).

On réduit trop souvent la démocratie à un simple vote. En réalité, elle commence bien en amont : par la discussion, l’échange, l’écoute. Le vote n’est que le point d’aboutissement quand le consensus ne peut être trouvé. C’est exactement ce que les élèves du collège ont vécu : un cheminement collectif, une prise de conscience du débat public, et une première expérience de citoyenneté.

Le choix de Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix à 17 ans pour son combat en faveur de l’éducation des filles face aux talibans, peut sembler peu familier en France. Et pourtant, ce choix incarne des valeurs fortes : égalité, instruction, courage. C’est un message puissant envoyé à la jeunesse, bien au-delà des frontières locales.

Malheureusement, le maire de Trets, qui n’a pourtant qu’un rôle consultatif dans cette décision relevant du Conseil Départemental, a exprimé son désaccord avec la procédure. Il propose un nom alternatif, issu du registre strictement local, en rupture totale avec le processus engagé par la communauté éducative.

En ignorant le travail mené par les élèves, leurs professeurs et les parents, on nie la valeur de leur engagement. On balaie un exercice concret d’éducation à la démocratie, dans un moment où celle-ci est partout fragilisée. Ce n’est pas un simple « changement de nom » : c’est une question de valeurs, de respect, et de vision.

Quel message envoie-t-on à nos jeunes lorsqu’on leur explique que leur implication ne compte pas ? Que leur parole peut être ignorée sans considération, parce qu’elle ne correspond pas à une vision politique étroite ?

Je défends, avec conviction, le droit à l’expression, à l’apprentissage critique, et à l’implication citoyenne dès le plus jeune âge. Ce processus participatif mérite d’être valorisé, reconnu, et respecté.

À ce jour, la décision finale n’a, semble-t-il, pas encore été rendue. Il reste donc un espoir. L’espoir que la voix des élèves soit entendue. L’espoir qu’on honore leur travail, leur curiosité, leur intelligence collective. L’espoir, enfin, qu’on fasse de cette démarche une véritable leçon de démocratie vivante. Ne laissons pas passer cette chance.

Agissons pour Trets : Pascal Speter

Alors qu’un travail pédagogique et démocratique exemplaire avait été mené par les enseignants et les élèves du collège Les Hauts de l’Arc à Trets pour proposer un nouveau nom à leur établissement, sous la demande de Martine Vassal, l’intervention politique inattendue de Pascal Chauvin est venue tout suspendre. Je dénonce, dans cette tribune, une décision unilatérale du maire, prise sans concertation ni débat. 

Depuis plusieurs mois, un projet éducatif d’envergure était mené au sein du collège Les Hauts de l’Arc à Trets. Les enseignants avaient engagé avec leurs élèves une réflexion collective sur le changement de nom de l’établissement, à travers des ateliers, des recherches, des échanges et une consultation. À l’issue de ce processus, 302 collégiens se sont exprimés : leur choix s’est porté, en large majorité, sur Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix et symbole de lutte pour l’éducation et les droits des filles dans le monde. 

Ce processus, ancré dans les valeurs de l’école républicaine, aurait dû être salué. Il a été stoppé net. 

Quelques jours seulement avant le vote prévu en conseil d’administration, le maire de Trets, Pascal Chauvin, a contacté directement Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, pour lui proposer un autre nom : celui de Suzanne Négrel, ancienne institutrice tretsoise. Cette intervention personnelle, non débattue en conseil municipal, a eu pour conséquence la suspension du processus engagé. 

Cette décision appelle plusieurs remarques : 
 
  • D’abord, elle court-circuite un processus pédagogique et démocratique, auquel les élèves ont participé sérieusement. Peut-on les inciter à réfléchir, débattre, voter... pour ensuite ignorer leur voix ? 
  • Ensuite, elle ignore la parole d’une partie des Tretsois, qui se sont exprimés en faveur du maintien du nom actuel, « Les Hauts de l’Arc ». Cette option, elle aussi, méritait d’être entendue. 
  • Enfin, elle engage la commune sans qu’aucune concertation ni vote du conseil municipal n’ait eu lieu. En tant que maire, M. Chauvin siège au conseil d’administration du collège, mais il ne peut se substituer à l’ensemble des élus, ni parler au nom de tous les habitants. 
 
Le 3 juillet, j’ai adressé un mail à M. Chauvin, demandant que le travail des enseignants et des élèves soit reconnu, que les habitants soient consultés, et que la question soit débattue en conseil municipal. Je réitère cette demande publiquement aujourd’hui. 

Changer le nom d’un établissement scolaire est un acte fort : il engage l’histoire locale, la mémoire collective, et les générations futures. Une telle décision ne peut être prise dans un tête-à-tête téléphonique entre deux élus, aussi influents soient-ils. Elle doit résulter d’un processus transparent, concerté, et respectueux de tous les acteurs concernés. 

Ce que nous devons aux jeunes de Trets, ce n’est pas seulement de les écouter quand cela nous arrange. C’est de respecter leur implication citoyenne, leur sens critique, et de leur montrer que la démocratie n’est pas un décor. Elle est une méthode. Et elle s’applique à tous, y compris aux élus.

Des absences remarquées des uns et silence des autres.

Sollicités à plusieurs reprises, les élus d’opposition Daniel Oddo et Christophe Blanquer n’ont pas donné suite à nos demandes.
Une absence de réaction qui interroge, au regard de l’émotion suscitée localement par le changement de nom du collège. Quant au maire de Trets, Pascal Chauvin, il est lui aussi resté silencieux, malgré plusieurs relances par courriel. 

Selon des sources concordantes, certains élus de la majorité municipale eux-mêmes seraient en désaccord avec la décision et la méthode employée par le Maire.  

Mais à l’approche des élections, l’heure serait plutôt au silence et à la discipline de groupe : la consigne aurait été donnée de faire bloc derrière le maire pour éviter tout signe de division aussi fini soit-elle.

Nous avons également contacté Martine Vassal, présidente du conseil départemental, ainsi que les deux conseillers départementaux du canton de Trets, Béatrice Bonfillon-Chiavassa et Arnaud Mercier. Ceux-ci restent également silencieux. Ce silence soulève de nombreuses questions au-delà de la polémique.
 

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