Après une année de réflexion menée par les élèves et les enseignants du collège de Trets autour du futur nom de leur établissement, le maire Pascal Chauvin souhaite écarter le nom choisi par la communauté éducative – Malala Yousafzai – pour lui préférer celui de Suzanne Negrel, une ancienne enseignante tretsoise. Une décision qui provoque la colère des élèves, des enseignants et de nombreux parents.
Tout au long de l’année, les collégiens ont été impliqués dans une démarche démocratique : proposer, débattre et voter pour le nouveau nom du collège, en rénovation et bientôt inauguré. Parmi plusieurs figures proposées, c’est Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, militante pour le droit à l’éducation des filles, qui a été élue. Un symbole fort, porteur de valeurs universelles.
Mais selon plusieurs sources, le maire s’oppose à cette décision et milite pour imposer Suzanne Negrel, figure locale, ancienne enseignante très appréciée à Trets.
Or, juridiquement, le maire ne dispose que d’une voix consultative au sein du conseil d’administration du collège. La décision revient au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, en tant que propriétaire et responsable des collèges. Et traditionnellement, le Département respecte le choix exprimé par la communauté éducative, surtout lorsqu’il découle d’un projet collectif clair, documenté et démocratique.
Tout au long de l’année, les collégiens ont été impliqués dans une démarche démocratique : proposer, débattre et voter pour le nouveau nom du collège, en rénovation et bientôt inauguré. Parmi plusieurs figures proposées, c’est Malala Yousafzai, prix Nobel de la paix, militante pour le droit à l’éducation des filles, qui a été élue. Un symbole fort, porteur de valeurs universelles.
Mais selon plusieurs sources, le maire s’oppose à cette décision et milite pour imposer Suzanne Negrel, figure locale, ancienne enseignante très appréciée à Trets.
Or, juridiquement, le maire ne dispose que d’une voix consultative au sein du conseil d’administration du collège. La décision revient au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, en tant que propriétaire et responsable des collèges. Et traditionnellement, le Département respecte le choix exprimé par la communauté éducative, surtout lorsqu’il découle d’un projet collectif clair, documenté et démocratique.
« Ce n’est pas une querelle de noms, c’est une question de respect des institutions scolaires », commente un professeur. « Si on implique les élèves pendant un an pour au final leur dire que leur voix ne compte pas, quel message leur envoie-t-on sur la démocratie ? »
Le maire, de son côté, mettrait en avant l’attachement local à Suzanne Negrel, ancienne figure de l’enseignement tretsois. Mais pour beaucoup, ce geste est perçu comme autoritaire et malvenu, et certains s’interrogent : le maire veut-il instrumentaliser symboliquement ce choix pour affirmer son pouvoir, même là où la loi ne lui donne qu’un rôle consultatif ?
Le Conseil départemental sera prochainement amené à trancher. D’ici là, la communauté éducative espère que la parole des élèves et des enseignants sera entendue et respectée.
Conseil d’administration !!! (maj: 25/06 à 23h27)
Dans un courrier adressé à la Principale du collège à la fin du mois d’avril, la présidente du Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, exprimait son souhait de féminiser le nom de l’établissement, tout en laissant la porte ouverte au maintien du nom actuel si telle était la volonté de la communauté éducative.
Bien qu’une majorité des élèves et des enseignants se soient montrés favorables pour garder le nom actuel « Haut de l’Arc », l’établissement a tout de même joué le jeu démocratique en lançant une large consultation et un travail d’un an avec les élèves et le corps éducatif.
Cinq noms ont été proposés au vote, ouvert aux élèves, parents et personnels, et c’est celui de Malala Yousafzai, qui est arrivé en tête.
Restait alors au Conseil d’administration de trancher : changement ou non ? et s’il y a changement de nom ce serait celui de la consultation. Or, ce vote n’a finalement jamais eu lieu.
Contrairement à ce qu’a tenté de faire croire la représentante de la ville lors du dernier conseil d’administration du collège, la Principale a confirmé que c’est bien le maire de Trets qui avait appelé Martine Vassal, pour imposer le nom de Jean-Moulin, puis celui de Suzanne Negrel.
Il aurait été préférable que la ville conserve le nom actuel afin d'éviter toute controverse. Le maire, bien qu'en faveur d'un changement de nom pour le collège, s'oppose néanmoins à un nom à consonance musulmane, malgré le fait que le processus démocratique soit pleinement légitime. Ce changement de position de Pascal Chauvin soulève clairement des interrogations sur les objectifs poursuivis.
Certains membres du conseil d’administration, enseignants et parents d’élèves dénoncent la violence exercée par le maire pour parvenir à ses fins, à savoir changer le nom du collège choisi par lui, sans tenir compte de l’avis du conseil d’administration, ni du vote exprimé lors de la consultation.
La décision revient désormais à la présidente du conseil départemental, Martine Vassal. Elle doit choisir entre suivre l'avis du conseil d’administration, respecter la consultation ou se ranger du côté de Pascal Chauvin.
Bien qu’une majorité des élèves et des enseignants se soient montrés favorables pour garder le nom actuel « Haut de l’Arc », l’établissement a tout de même joué le jeu démocratique en lançant une large consultation et un travail d’un an avec les élèves et le corps éducatif.
Cinq noms ont été proposés au vote, ouvert aux élèves, parents et personnels, et c’est celui de Malala Yousafzai, qui est arrivé en tête.
Restait alors au Conseil d’administration de trancher : changement ou non ? et s’il y a changement de nom ce serait celui de la consultation. Or, ce vote n’a finalement jamais eu lieu.
Contrairement à ce qu’a tenté de faire croire la représentante de la ville lors du dernier conseil d’administration du collège, la Principale a confirmé que c’est bien le maire de Trets qui avait appelé Martine Vassal, pour imposer le nom de Jean-Moulin, puis celui de Suzanne Negrel.
Il aurait été préférable que la ville conserve le nom actuel afin d'éviter toute controverse. Le maire, bien qu'en faveur d'un changement de nom pour le collège, s'oppose néanmoins à un nom à consonance musulmane, malgré le fait que le processus démocratique soit pleinement légitime. Ce changement de position de Pascal Chauvin soulève clairement des interrogations sur les objectifs poursuivis.
Certains membres du conseil d’administration, enseignants et parents d’élèves dénoncent la violence exercée par le maire pour parvenir à ses fins, à savoir changer le nom du collège choisi par lui, sans tenir compte de l’avis du conseil d’administration, ni du vote exprimé lors de la consultation.
La décision revient désormais à la présidente du conseil départemental, Martine Vassal. Elle doit choisir entre suivre l'avis du conseil d’administration, respecter la consultation ou se ranger du côté de Pascal Chauvin.
La polémique !!!
La polémique a rapidement débordé du cadre scolaire pour envahir les réseaux sociaux locaux, où les commentaires se sont multipliés depuis l’annonce du nom de Malala Yousafzai. Si certains saluent un choix fort, féministe et porteur de valeurs universelles, d’autres n’ont pas hésité à exprimer leur rejet de façon outrancière, allant jusqu’à des propos ouvertement racistes ou islamophobes, dénonçant « une figure étrangère », ou fustigeant « l’islamisation de l’école publique ».
Des dérives condamnées par plusieurs parents et enseignants, qui rappellent que Malala Yousafzai est avant tout un symbole mondial du droit à l’éducation, récompensée par un prix Nobel de la paix à 17 ans, et non une figure religieuse.
Des dérives condamnées par plusieurs parents et enseignants, qui rappellent que Malala Yousafzai est avant tout un symbole mondial du droit à l’éducation, récompensée par un prix Nobel de la paix à 17 ans, et non une figure religieuse.
« Ce déferlement de haine en dit plus sur ceux qui le propagent que sur le choix des élèves », déplore un parent d’élèves.
Dans ce climat tendu, plusieurs voix appellent à recentrer le débat sur le sens du projet éducatif et le respect du vote démocratique.
Qui est Malala Yousafzai ?

Malala Yousafzai est une militante pakistanaise née en 1997, devenue mondialement célèbre pour son combat en faveur de l’éducation des filles. À seulement 11 ans, elle commence à dénoncer publiquement, via un blog pour la BBC, l’interdiction faite aux filles d’aller à l’école par les talibans dans sa région natale, la vallée de Swat.
En 2012, elle est grièvement blessée par balle dans un attentat ciblé. Sa survie miraculeuse et son courage suscitent une vague d’émotion à travers le monde.
Réfugiée au Royaume-Uni, elle poursuit sa scolarité tout en menant un combat international pour le droit à l’éducation, notamment via sa fondation, le Malala Fund. En 2014, à 17 ans, elle reçoit le Prix Nobel de la paix, devenant la plus jeune lauréate de l’histoire.
Symbole mondial de résistance à l’oppression, d’égalité des sexes et de liberté d’expression, Malala incarne pour beaucoup une figure inspirante pour les jeunes, notamment les élèves.
En 2012, elle est grièvement blessée par balle dans un attentat ciblé. Sa survie miraculeuse et son courage suscitent une vague d’émotion à travers le monde.
Réfugiée au Royaume-Uni, elle poursuit sa scolarité tout en menant un combat international pour le droit à l’éducation, notamment via sa fondation, le Malala Fund. En 2014, à 17 ans, elle reçoit le Prix Nobel de la paix, devenant la plus jeune lauréate de l’histoire.
Symbole mondial de résistance à l’oppression, d’égalité des sexes et de liberté d’expression, Malala incarne pour beaucoup une figure inspirante pour les jeunes, notamment les élèves.
Qui était Suzanne Negrel ?
Suzanne Negrel fut une enseignante tretsoise ayant exercé pendant plusieurs décennies au sein des écoles de la commune. Figure respectée du monde éducatif local, elle a marqué des générations d’élèves par son engagement, sa rigueur et sa bienveillance.
Très attachée aux valeurs de la République, elle a consacré sa vie à l’instruction et à l’émancipation des enfants, dans un esprit profondément laïque et humaniste.
Son nom est régulièrement cité avec émotion par d’anciens élèves devenus parents ou grands-parents à leur tour.
Proposer son nom pour le futur collège, c’est pour certains rendre hommage à une mémoire locale, incarner la transmission intergénérationnelle et ancrer l’établissement dans l’histoire éducative de Trets.
Très attachée aux valeurs de la République, elle a consacré sa vie à l’instruction et à l’émancipation des enfants, dans un esprit profondément laïque et humaniste.
Son nom est régulièrement cité avec émotion par d’anciens élèves devenus parents ou grands-parents à leur tour.
Proposer son nom pour le futur collège, c’est pour certains rendre hommage à une mémoire locale, incarner la transmission intergénérationnelle et ancrer l’établissement dans l’histoire éducative de Trets.
Analyse : Ancrage local ou ouverture universelle ? Un choix qui dépasse le simple nom
Derrière le choix d’un nom pour un collège se joue bien plus qu’un débat symbolique. Il s’agit d’une décision hautement politique et pédagogique, car un nom est un marqueur d’identité, une boussole morale pour les générations futures. Doit-on privilégier l’enracinement local, en rendant hommage à une figure familière comme Suzanne Negrel, ou bien l’ouverture au monde, en choisissant une personnalité internationale telle que Malala Yousafzai, symbole universel du droit à l’éducation ?
Dans un contexte où l’école est à la fois un lieu de transmission des savoirs et de formation du citoyen, ce choix cristallise deux visions : l’une tournée vers la mémoire d’un territoire, l’autre vers les enjeux globaux et les luttes contemporaines.
Le débat pourrait être fécond s’il reposait sur un dialogue respectueux entre générations et institutions. Mais la méthode pose problème : lorsque les élèves s’engagent dans une démarche démocratique encadrée par leurs enseignants, ignorer leur vote revient à décrédibiliser tout l’exercice éducatif.
À l’heure où les jeunes sont souvent accusés de désintérêt pour la démocratie, leur rappeler que leur voix peut être ignorée dès l’école, c’est risquer de nourrir le cynisme plutôt que l’engagement. Le nom d’un collège n’est peut-être qu’une plaque, mais la manière dont il est choisi, elle, dit beaucoup sur le contrat social que l’on veut construire.
Dans un contexte où l’école est à la fois un lieu de transmission des savoirs et de formation du citoyen, ce choix cristallise deux visions : l’une tournée vers la mémoire d’un territoire, l’autre vers les enjeux globaux et les luttes contemporaines.
Le débat pourrait être fécond s’il reposait sur un dialogue respectueux entre générations et institutions. Mais la méthode pose problème : lorsque les élèves s’engagent dans une démarche démocratique encadrée par leurs enseignants, ignorer leur vote revient à décrédibiliser tout l’exercice éducatif.
À l’heure où les jeunes sont souvent accusés de désintérêt pour la démocratie, leur rappeler que leur voix peut être ignorée dès l’école, c’est risquer de nourrir le cynisme plutôt que l’engagement. Le nom d’un collège n’est peut-être qu’une plaque, mais la manière dont il est choisi, elle, dit beaucoup sur le contrat social que l’on veut construire.
Une stratégie politique derrière le choix ?
Pour certains observateurs, le choix de Suzanne Negrel ne relève pas seulement d’un attachement local, mais aussi d’un calcul politique plus large. Dans un contexte où l’extrême droite progresse fortement dans les territoires ruraux, y compris à Trets, certains estiment que Pascal Chauvin cherche à ne pas heurter une partie de son électorat, peu sensible aux figures internationales comme Malala Yousafzai, voire hostile à ce qu’elles représentent.
La présence d’un prénom à consonance étrangère, l’origine musulmane de Malala ou sa symbolique mondialiste ont, en effet, suscité des réactions virulentes sur les réseaux sociaux, parfois teintées de racisme ou d’islamophobie. Face à cela, le maire pourrait chercher à désamorcer la polémique en choisissant un nom consensuel localement, mais au prix d’un reniement du vote des élèves.
La présence d’un prénom à consonance étrangère, l’origine musulmane de Malala ou sa symbolique mondialiste ont, en effet, suscité des réactions virulentes sur les réseaux sociaux, parfois teintées de racisme ou d’islamophobie. Face à cela, le maire pourrait chercher à désamorcer la polémique en choisissant un nom consensuel localement, mais au prix d’un reniement du vote des élèves.