Un vote discret, une décision lourde
Derrière la technicité du texte se cache une décision lourde : l’ouverture à l’urbanisation de 13,5 hectares de terres agricoles communales, au quartier de la Burlière, au nord-ouest de Trets.
Ce secteur fertile, classé jusqu’ici en zone 2AU, est destiné à accueillir un centre sportif métropolitain de grande envergure : six terrains de football, un centre de formation, un centre d’hébergement et plusieurs bâtiments annexes.
Un projet estimé à plus de 12 hectares de bâti au sol autrement dit, quasiment tout le site sera artificialisé.
Le maire de Trets a voté pour, sans en parler aux habitants
Mais aucun débat public n’a précédé ce vote à Trets. Aucune mention en conseil municipal, aucun communiqué, aucune publicité sur l’enquête publique, pas même une affiche en mairie.
« Tout a été fait pour que les Tretsois ne s’en aperçoivent pas », dénonce une habitante du quartier de la Burlière. « L’enquête publique est restée confidentielle, presque invisible. On sent la volonté claire de faire passer ce projet en catimini. »
Les citoyens n’ont découvert l’existence du projet qu’en fouillant eux-mêmes ou grasse au collectif « Engagés pour TRETS » le registre numérique de concertation, hébergé sur un site administratif quasi inconnu : https://www.registre-numerique.fr/concertation-revisionallegee1-plui-paysdaix
Un projet métropolitain imposé à Trets ?
Mais pour de nombreux habitants, cette justification cache un projet imposé d’en haut : le transfert d’un complexe sportif initialement prévu à Ventabren, abandonné face à la contestation locale, et déplacé à Trets sur une surface encore plus vaste.
« C’est un copier-coller du projet rejeté à Ventabren », analyse un représentant de France Nature Environnement Provence. « Sauf qu’ici, on le fait sans le dire, sans concertation, et sur des terres communales agricoles. »
Des terres agricoles sacrifiées
En réalité, il s’agit de terres fertiles encore cultivables, situées en bordure de la plaine de Trets, l’un des derniers espaces agricoles de la commune.
Avec 12 hectares d’emprise au sol, le projet va effacer les dernières friches et haies au profit du béton.
Une décision qui contredit directement les objectifs de la loi Climat et Résilience (2021) et sa trajectoire de zéro artificialisation nette (ZAN).
« On parle de durabilité et de souveraineté alimentaire, mais on continue de bétonner les champs », déplore un agriculteur tretsois. « C’est un non-sens total. »
L’opposition dénonce “un bétonnage en catimini”
"Notre positionnement est celui d’élu(e) responsable et vigilant. Nous surveillons le PLUi et ses modifications intempestives. Cette révision allégée transforme 13,5 hectares de terres fertiles appartenant à la commune donc aux Tretsois en zone urbanisée, pour un centre de formation avec 12 hectares de bâti et six stades de foot. La majorité vend en catimini le foncier agricole communal pour renflouer les caisses qu’ils ont vidées. À Trets, on pourrait inventer l’adage : « Quand tu n’as plus de pognon, tu sèmes du béton en toute discrétion."
Le groupe appelle les habitants à réagir avant le 31 octobre, date limite de l’enquête publique, et à déposer un avis négatif sur le registre.
« À l’heure où l’on devrait parler d’autonomie alimentaire, de circuits courts et d’agriculture locale, la mairie et la Métropole pensent spéculation et rentabilité. Les Tretsois en ont assez ! »
Silence radio du maire et de la Métropole
Un statu quo assumé sur les politiques d’urbanisme, qui alimente la colère des citoyens.
« Quand un projet est légitime, on le présente. Quand il ne l’est pas, on le cache », résume un militant locale. « Ici, on a choisi le silence pour mieux bétonner. »
Une démocratie locale en panne
Depuis la fin des Conseils de territoire, les maires agissent au sein de la Métropole sans réel contrôle citoyen, pendant que les habitants découvrent les projets une fois votés.
« Les décisions se prennent entre élus, loin des habitants », déplore un membre du collectif Engagés Pour Trets 2026. « On nous retire le droit de choisir l’avenir de notre territoire. »
Vers une mobilisation citoyenne
Des habitants, associations et élus d’opposition invitent chacun à participer à la concertation et à refuser le bétonnage des terres communales.
« Ce projet pharaonique ne répond à aucune urgence locale », conclut Stéphanie Fayolle-Sanna. « Il engage Trets pour des décennies, au profit d’intérêts financiers extérieurs. Les Tretsois doivent reprendre la parole. »
Une question simple : qui décide de Trets ?
C’est une question de démocratie, de souveraineté locale, et de respect du territoire.
La Métropole décide, la mairie se tait, et les citoyens s’organisent pour ne pas être effacés du débat.
🔗 Contribuer avant le 31 octobre : : https://www.registre-numerique.fr/concertation-revisionallegee1-plui-paysdaix
Sources :
- Délibération n°URBA-002-18601/25/CM du 6 octobre 2025 — Métropole Aix-Marseille-Provence (Quartier de la Burlière – Trets) ICI
- Registre officiel de concertation métropolitaine ICI
- Déclarations du groupe collectif Engagés pour Trets sur Facebook ICI
- Témoignages et analyses citoyennes locales
Délibération Métropole Aix-Marseille (PDF)

À Trets, des terres agricoles promises au béton : un centre sportif géant adopté en silence














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