Entre les chemins des Pinèdes et du Rayol, le long de la RN7, les anciens bâtiments de l’entreprise Lerda sont encore visibles.
Mais pour combien de temps ?
Un permis de construire également valable pour la démolition a été accordé par la mairie du Muy à Nexity pour y édifier un ensemble de 135 logements, une salle polyvalente et plusieurs commerces. Un projet de près de 10 000 m² qui suscite l’ire d’un collectif de riverains.
Tortues d’Hermann, vipères et figuiers de Barbarie
Porté par Laurence Marcelin, le collectif d’une quinzaine d’habitants dénonce une série d’incohérences. Le premier argument concerne la faune et la flore protégées.
Mais pour combien de temps ?
Un permis de construire également valable pour la démolition a été accordé par la mairie du Muy à Nexity pour y édifier un ensemble de 135 logements, une salle polyvalente et plusieurs commerces. Un projet de près de 10 000 m² qui suscite l’ire d’un collectif de riverains.
Tortues d’Hermann, vipères et figuiers de Barbarie
Porté par Laurence Marcelin, le collectif d’une quinzaine d’habitants dénonce une série d’incohérences. Le premier argument concerne la faune et la flore protégées.
« Ce terrain abrite des tortues d’Hermann, une espèce protégée. On a aussi repéré une vipère péliade », affirme-t-elle.
Les habitants réclament une étude d’impact environnemental, estimant que le projet y échappe de justesse : « La loi impose cette étude à partir de 10 000 m². Le projet fait 9 268 m². Un hasard ? »
Selon eux, Nexity pourrait volontairement contourner cette obligation. « Une étude coûte environ 30 000 euros, ce qui est dérisoire sur un projet estimé à 40 millions. Mais cela permettrait de révéler la présence d’espèces protégées… sauf si elle est faite en hiver, quand les tortues hibernent. »
Un terrain inondable et des nappes phréatiques ignorées ?
Le collectif alerte également sur les risques d’inondation.
Autre inquiétude : les nappes phréatiques.
« Le terrain est entouré de canaux mal entretenus qui débordent régulièrement lors d’intempéries. Le PPRI (Plan de prévention des risques d’inondation) date de 2010. Or, depuis, certains habitants ont été inondés jusqu’à cinq fois. Certains assureurs refusent désormais de couvrir ces zones. »
Autre inquiétude : les nappes phréatiques.
« Nexity a réalisé une étude hydraulique des eaux en surface, mais aucune étude hydrologique n’a été menée. » Un manque que les opposants jugent préoccupant. Ils citent le cas d’un programme voisin, aujourd’hui inachevé, dont les garages sont « noyés sous trois mètres d’eau » à cause des remontées souterraines.
Voirie saturée, chemins inadaptés
Enfin, la question des infrastructures routières revient avec insistance.
« Les chemins du Rayol et des Pinèdes sont trop étroits et sans issue. Et la RN7, qui les relie, est déjà saturée. Elle sert d’axe principal entre l’autoroute, le centre-ville, Draguignan et Fréjus », dénonce le collectif.
« Il n’est plus possible de construire en ignorant la réalité du terrain »
Pour les membres du collectif, ce projet incarne une forme de surdité politique et économique face aux enjeux locaux.
Les riverains réclament un sursaut de responsabilité, tant du côté du promoteur que des pouvoirs publics.
« On ne peut plus construire comme dans les années 90. Le dérèglement climatique, la pression sur les écosystèmes, l’artificialisation des sols, les risques naturels : tout cela est documenté, connu. Et pourtant, ce type de projet passe encore. »
Les riverains réclament un sursaut de responsabilité, tant du côté du promoteur que des pouvoirs publics.
« La mairie a délivré ce permis, elle doit maintenant assumer. Car demain, ce sont les habitants qui paieront le prix des inondations, de l’insalubrité ou de la perte de biodiversité. »À l’heure où les discours politiques prônent une urbanisation raisonnée et un respect accru de l’environnement, les actes, eux, tardent à suivre. Le collectif, lui, ne lâchera pas l’affaire. « Nous irons jusqu’au bout. »