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Aix-en-Provence : les associations caritatives sous pression entre explosion des besoins et baisse des moyens


Rédigé par Ines Payan le Vendredi 21 Novembre 2025 à 16:18 - 0 Commentaires

Face à une précarité grandissante dans le pays d’Aix, les associations de solidarité tirent la sonnette d’alarme. Hausse du nombre de bénéficiaires, diminution des ressources, restrictions… les acteurs de terrain peinent à répondre à la demande.


« Chaque année, on répertorie une augmentation indéniable de nos bénéficiaires », constate Didier Blachère, responsable du Secours populaire d’Aix-en-Provence. « À Aix, le fossé se creuse entre ceux qui ont encore un peu les moyens et ceux qui n’y arrivent plus du tout. »

Selon les chiffres de l’association, 1 023 personnes ont été accueillies en 2024 pour « faire face aux besoins vitaux », contre 600 en 2023. Une hausse de plus de 40 %, marquée par l’arrivée de nouvelles familles et « de nombreux travailleurs appauvris par la crise ».

Conséquence directe : les aides doivent être rationnées. À l’épicerie solidaire, ouverte 2,5 jours par semaine, les passages sont désormais limités à deux par mois, contre une fois par semaine il y a encore quatre ans.

Les colis de produits alimentaires essentiels ont eux aussi été réduits « en raison des baisses drastiques des dotations européennes destinées à l’aide alimentaire », regrette Didier Blachère.

Aux Restos du cœur, des étudiants toujours plus nombreux

Du côté des Restos du cœur, antenne Sainte-Victoire, les bénévoles tournent à plein régime. « Nous avons servi entre 400 et 500 bénéficiaires par semaine en 2024 », indique l’une des responsables, Emmanuelle Conti.
 
Si elle n’observe pas une augmentation globale, un public se détache : « beaucoup plus d’étudiants, majoritairement étrangers ».
Mais la structure fait elle aussi face à des contraintes nouvelles.

« Notre barème d’accès a été rendu plus restrictif. Et nous dépendons désormais davantage des invendus que des dons : c’est la nouvelle politique », explique-t-elle, déplorant les difficultés croissantes pour se fournir en denrées.

La Croix-Rouge en manque d’invendus

Difficultés partagées à la Croix-Rouge. « Les boulangers produisent moins depuis le Covid, notamment à cause de la hausse des coûts. Et ils se tournent vers des plateformes comme Too Good To Go », note Martin Sebilleau, responsable du Samu social à Aix.

La délégation observe « une légère croissance » du nombre de personnes accueillies, sans encore pouvoir en chiffrer précisément l’évolution.

Au quotidien, la pression est palpable : « Chaque matin, 35 personnes sont déjà présentes à l’ouverture pour accéder aux douches et aux petits déjeuners », souligne Alain Poitrasson, chargé de l’accueil.

Une réalité sociale qui s’installe

En creux, toutes ces associations dressent le même constat : la précarité s’installe durablement. « J’aurais préféré que nous n’ayons jamais à fêter nos 80 ans », souffle Didier Blachère au Secours populaire. « Et je ne suis pas optimiste pour les 80 prochaines années… »

Alors que l’hiver approche, les structures humanitaires redoutent un nouveau pic de demandes sans pouvoir garantir la même aide qu’hier.

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