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Municipales 2026 à Saint-Maximin : une campagne à couteaux tirés


Rédigé par Ghislain Robert le Mercredi 23 Juillet 2025 à 20:13 - 0 Commentaires

À huit mois du scrutin, la campagne pour les municipales à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume s’annonce déjà électrique.


Une campagne lancée dans une ville fracturée

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Quatre candidatures sont officiellement déclarées, dans un contexte marqué par une défiance persistante envers les élus, des tensions internes à la majorité sortante, et une opposition encore éparpillée. Entre stratégie de reconquête, volonté de rupture ou ambition d’union, les prétendants au fauteuil de maire avancent leurs pions.

Le climat politique local reste profondément marqué par un mandat houleux. Depuis l’élection d’Alain Decanis en 2020, les polémiques n’ont cessé d’émailler les conseils municipaux, sur fond de conflits internes et de rapports compliqués avec l’agglomération.

Le maire a perdu sa majorité, vu ses pouvoirs de signature suspendus à plusieurs reprises, et gouverne aujourd’hui dans un équilibre précaire.

C’est dans ce contexte qu’émerge une campagne aux allures de règlement de comptes, où chacun tente d’incarner une alternative crédible… ou de préserver ce qu’il reste d’un pouvoir fragilisé.

Thomas Molina (RN) : le pari de la jeunesse

Thomas Molina (RN)
Thomas Molina (RN)
Soutenu par le député Frank Giletti, Thomas Molina, 26 ans, cadre du Rassemblement national, est le premier à avoir été désigné, même s’il ne s’est pas exprimé officiellement en son nom. Présent dans les événements institutionnels, il mise sur la division de ses adversaires pour franchir un cap inédit pour son parti à Saint-Maximin, où le RN a réalisé de très bons scores aux dernières législatives.

« Je m’engage à mettre fin aux intérêts personnels qui étouffent le bien commun », avance-t-il, promettant une vision claire et une "impulsion nouvelle". Reste à convaincre qu’un discours national peut s’ancrer efficacement dans les réalités locales.


Fabrice Albert : la candidature de l’apaisement

Fabrice Albert (Centriste)
Fabrice Albert (Centriste)
Défait au second tour par le RN lors des législatives, Fabrice Albert n’est pas élu municipal mais bénéficie du soutien d’une partie de l’opposition, dont le groupe « Démocratie et transparence ».

Discret mais influent dans les coulisses, il se positionne comme un outsider rassembleur, en dehors des querelles internes qui ont secoué le mandat.
« Notre méthode, c’est l’écoute. Notre responsabilité, c’est de proposer une alternative crédible et unie, dans un climat apaisé », a-t-il déclaré fin juin. Un message adressé à ceux qui souhaitent tourner la page du mandat Decanis sans glisser vers les extrêmes.

Vesselina Garello : l’expérience comme levier

Vesselina Garello (DVD)
Vesselina Garello (DVD)
Conseillère départementale, Vesselina Garello connaît bien la vie municipale : élue depuis 11 ans, elle a remporté l’élection cantonale partielle de 2023 face à un candidat RN et un autre soutenu par la majorité.

Leader du principal groupe d’opposition, elle incarne une figure de constance, bien identifiée localement.

Le 28 juin, elle a officialisé sa candidature place Malherbe, devant 250 personnes. « N’attendons pas le changement, soyons des acteurs engagés », a-t-elle lancé, appelant à rassembler les forces vives autour d’un programme social, économique et urbanistique.


Alain Decanis : le sortant veut rejouer la carte de la stabilité

Alain Decanis (DVG)
Alain Decanis (DVG)
Malgré un mandat chahuté, Alain Decanis briguera bien un second mandat.

Le maire sortant l’a confirmé lors d’un rassemblement au domaine du Défens. Il assume les turbulences, mais revendique aussi un bilan notamment la livraison d’un complexe sportif salué par les habitants et une fidélité de son entourage.
« Je ne veux pas confier les clés de la mairie à des gens qui ne se préoccupent que de leur carrière politique », a-t-il déclaré, en visant ses adversaires.

S’il parvient à mobiliser son socle électoral, il pourrait tirer profit de la dispersion des oppositions.

Enjeux : recomposition politique et fatigue démocratique

La configuration actuelle annonce une élection ouverte, incertaine, et probablement serrée. Le maire sortant conserve des soutiens, mais son image reste écornée par les divisions et les crises du mandat. L’opposition, bien que déterminée, reste divisée entre plusieurs figures aux profils très différents.

Le Rassemblement national, en embuscade, pourrait tirer parti d’un rejet global de la classe politique locale. Mais il devra franchir l’étape décisive de l’ancrage local, qui reste un défi pour ses jeunes candidats.

Dans cette campagne qui débute, les citoyens de Saint-Maximin auront à trancher entre rupture, continuité ou recomposition, sur fond de désenchantement vis-à-vis de la politique municipale.

Le scrutin de mars 2026 s’annonce comme un moment charnière pour l’avenir de la commune.

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