Luynes : le chantier de la mobilité relancé, les habitants restent méfiants
Rien ne sera fait sans les citoyens luynois, c’est très clair. D’entrée de jeu, Laurent Dillinger, adjoint au maire d’Aix-en-Provence en charge du quartier de Luynes, a tenté de désamorcer les tensions.
À l’occasion d’une réunion publique organisée vendredi 18 juillet à l’espace Ughetti, la mairie est venue présenter le dispositif participatif censé remettre à plat le plan de circulation du quartier. Objectif affiché : apaiser la colère des habitants après une première réunion explosive en mai dernier.
Ce soir-là, la municipalité avait présenté un projet de réorganisation de la voirie sans réelle concertation préalable. Résultat : près de 300 Luynois s’étaient levés pour dénoncer un manque d’écoute et des décisions prises dans leur dos.
En réponse, la maire Sophie Joissains avait promis la tenue d’ateliers participatifs pour coconstruire les futurs aménagements. Deux mois plus tard, la confiance semble encore loin d’être rétablie.
À l’occasion d’une réunion publique organisée vendredi 18 juillet à l’espace Ughetti, la mairie est venue présenter le dispositif participatif censé remettre à plat le plan de circulation du quartier. Objectif affiché : apaiser la colère des habitants après une première réunion explosive en mai dernier.
Ce soir-là, la municipalité avait présenté un projet de réorganisation de la voirie sans réelle concertation préalable. Résultat : près de 300 Luynois s’étaient levés pour dénoncer un manque d’écoute et des décisions prises dans leur dos.
En réponse, la maire Sophie Joissains avait promis la tenue d’ateliers participatifs pour coconstruire les futurs aménagements. Deux mois plus tard, la confiance semble encore loin d’être rétablie.
Un territoire saturé, un quotidien congestionné
Face à une soixantaine d’habitants venus avec leurs griefs, les agents de l’Aupa (Agence d’urbanisme du Pays d’Aix) ont rappelé les enjeux : coincé entre la D7 et l’A51, le quartier de Luynes subit de plein fouet le report de circulation des grands axes.
La D8, route secondaire qui traverse le village, est aujourd’hui totalement saturée. « Cela provoque des remontées de file jusque dans le centre », explique Amandine Martin-Laval, responsable paysages et projets urbains à l’Aupa.
Pour désengorger le secteur, quatre priorités ont été identifiées : améliorer les cheminements piétons, renforcer l’ombrage par la plantation d’arbres, développer les aménagements cyclables et revoir l’organisation du stationnement et des sens de circulation.
La D8, route secondaire qui traverse le village, est aujourd’hui totalement saturée. « Cela provoque des remontées de file jusque dans le centre », explique Amandine Martin-Laval, responsable paysages et projets urbains à l’Aupa.
Pour désengorger le secteur, quatre priorités ont été identifiées : améliorer les cheminements piétons, renforcer l’ombrage par la plantation d’arbres, développer les aménagements cyclables et revoir l’organisation du stationnement et des sens de circulation.
Trois ateliers pour repenser Luynes... en théorie
La ville mise désormais sur la concertation citoyenne, articulée en trois étapes. En octobre 2025, un premier atelier intitulé « Raconte-moi Luynes » proposera une balade urbaine et un travail de cartographie autour des usages.
En décembre, « Dessine-moi Luynes » réunira des groupes de travail pour élaborer des pistes d’aménagement. Enfin, au début de l’année 2026, des groupes thématiques viendront affiner les propositions jugées prioritaires. Sur le papier, l’approche est participative.
En décembre, « Dessine-moi Luynes » réunira des groupes de travail pour élaborer des pistes d’aménagement. Enfin, au début de l’année 2026, des groupes thématiques viendront affiner les propositions jugées prioritaires. Sur le papier, l’approche est participative.
Mais dans la salle, le scepticisme domine. « Est-ce qu’on doit attendre 2026 pour sécuriser le boulevard principal ? Je suis malvoyante, et je me sens en danger tous les jours pour traverser », interpelle une habitante.
« Quelle est la fréquentation réelle de la piste cyclable qui a coûté un million d’euros ? » lance un autre, sous les applaudissements.
Une concertation sous surveillance
Les élus présents tentent de rassurer. « Chacun doit pouvoir utiliser le mode de déplacement qui lui convient. On ne va pas imposer une solution unique », assure Éric Chevalier, premier adjoint.
Mais la défiance reste palpable. « Le problème, c’est qu’ils construisent sans penser à la circulation », déplore Étienne, habitant du quartier depuis cinquante ans.
À la sortie, plusieurs voix s’élèvent contre ce qu’elles perçoivent comme une illusion de démocratie participative. « Ils ont déjà un projet. Ils veulent juste nous faire croire que c’est nous qui allons le définir », tranche une riveraine.
Le premier atelier d’octobre sera l’occasion pour la mairie de démontrer la sincérité de sa démarche. Mais pour l’heure, à Luynes, les habitants restent sur la réserve. La concertation est lancée, mais la confiance, elle, est encore à reconstruire.
Éditorial
