Brignoles : les victimes de violences intrafamiliales pourront désormais déposer une pré-plainte aux urgences
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Grâce à une convention signée avec le parquet de Draguignan et la gendarmerie du Var, les victimes de violences intrafamiliales peuvent désormais déposer une pré-plainte directement aux urgences du centre hospitalier.
Une avancée majeure, saluée par Damien Flourez, directeur de l’hôpital : « C’est l’aboutissement d’un projet initié par nos médecins, et qui façonne l’identité de notre établissement. »
À ses côtés, Pierre Couttenier, procureur de la République de Draguignan, et le colonel Gregory Goumain, commandant du groupement de gendarmerie du Var, ont rappelé l’importance d’un tel dispositif, destiné à renforcer la lutte contre les violences faites aux femmes et, plus largement, au sein de la cellule familiale.
Un pas en avant pour la justice et les victimes
Trop souvent, explique le procureur, le parcours des victimes s’interrompt avant le dépôt officiel de plainte : « Une fois retournées au domicile, certaines personnes sont dissuadées par leur entourage. Sans plainte formalisée, aucune suite judiciaire n’est possible. »
Jusqu’à présent, la procédure restait lourde : établir un certificat médical puis se rendre en gendarmerie pour engager la démarche. En permettant qu’elle démarre dès la prise en charge médicale, le dispositif supprime une étape parfois insurmontable.
Un personnel formé et mobilisé
Aux urgences, l’équipe médicale joue un rôle central. Le Dr Marie Matulic, urgentiste référente en matière de VIF (violences intrafamiliales), précise le protocole :
- Isolement de la victime pour garantir sa sécurité et sa confidentialité
- Soins prioritaires, examens et documentation des blessures
- Photographie systématique des lésions, ajoutée au certificat médical
- Proposition de dépôt de pré-plainte avant la sortie
Si la victime accepte, les éléments sont transmis directement à la gendarmerie. Dans le cas contraire, ils seront conservés dans son dossier médical, mobilisables ultérieurement sur réquisition du parquet.
Afin de garantir une prise en charge adaptée 24 h/24, douze “sentinelles VIF”, aides-soignantes et infirmières formées, ont été désignées au sein du personnel des urgences.
Afin de garantir une prise en charge adaptée 24 h/24, douze “sentinelles VIF”, aides-soignantes et infirmières formées, ont été désignées au sein du personnel des urgences.
Sécuriser et accompagner
L’hospitalisation peut aussi devenir une solution temporaire de mise à l’abri lorsque les blessures ou la situation l’exigent.
« Nous devons être à l’écoute, lutter contre le déni et la culpabilité qui freinent la parole », insiste le Dr Matulic.
Ce dispositif marque une première dans le Var. Son évaluation déterminera une éventuelle généralisation à d’autres structures du département.
Un message d’espoir
Chaque année, les urgences de Brignoles reçoivent des victimes aux profils très variés. Une réalité rappelée par le personnel soignant : « Ce fléau touche toutes les classes sociales et tous les âges. »
En devenant un point d’entrée vers la justice, le service des urgences se transforme en véritable refuge pour les victimes. Une initiative forte, porteuse d’espoir dans la lutte contre les violences au sein de la famille.
En devenant un point d’entrée vers la justice, le service des urgences se transforme en véritable refuge pour les victimes. Une initiative forte, porteuse d’espoir dans la lutte contre les violences au sein de la famille.
Éditorial
