Un produit détourné, une banalisation inquiétante
Car derrière ce produit vendu légalement se cache une réalité sanitaire bien plus grave qu’elle n’en a l’air.
À l’origine, le protoxyde d’azote (N₂O) est utilisé dans les hôpitaux comme anesthésique léger et dans l’agroalimentaire comme gaz propulseur dans les siphons à chantilly. Mais depuis quelques années, il est détourné par les jeunes, qui l’inhalent à l’aide de ballons pour quelques secondes d’euphorie.
On le trouve facilement sur internet, parfois même dans les épiceries ou stations-service.
À l’origine, le protoxyde d’azote (N₂O) est utilisé dans les hôpitaux comme anesthésique léger et dans l’agroalimentaire comme gaz propulseur dans les siphons à chantilly. Mais depuis quelques années, il est détourné par les jeunes, qui l’inhalent à l’aide de ballons pour quelques secondes d’euphorie.
On le trouve facilement sur internet, parfois même dans les épiceries ou stations-service.
À Gardanne, Fuveau ou encore à Aix, les services municipaux ramassent chaque semaine des dizaines de cartouches vides aux abords des lycées, stades ou parkings. Le phénomène touche désormais aussi bien les grandes villes que les petites communes.
Des risques neurologiques graves, validés scientifiquement
Contrairement aux idées reçues, le gaz hilarant n’a rien d’inoffensif. Plusieurs études, notamment une publiée dans The Lancet Neurology, ont confirmé que l’inhalation répétée provoque une carence en vitamine B12, essentielle au bon fonctionnement du système nerveux.
Les conséquences sont lourdes : troubles moteurs, engourdissement des membres, paralysies, troubles de l’équilibre, hallucinations, voire atteintes irréversibles de la moelle épinière.
L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recensé une augmentation de 500 % des cas d’intoxication au protoxyde d’azote entre 2019 et 2022². Une réalité que confirment les services d’urgence de la région PACA.
« Nous avons vu arriver des jeunes qui ne tenaient plus debout, qui pensaient juste avoir pris un ballon pour rigoler. Mais les dégâts sont parfois irréversibles », alerte un médecin de l’hôpital d’Aix-en-Provence.
Les communes locales réagissent :
Face à l’urgence, plusieurs communes du Pays d’Aix passent à l’action :
À Aix-en-Provence, un arrêté municipal interdit la détention et la consommation du gaz dans l’espace public depuis 2024.
À Saint-Maximin, la mairie mène des actions de prévention dans les lycées.
À Fuveau, des patrouilles de police municipale ont été renforcées autour des lieux sensibles.
« On ne peut pas laisser croire que ce gaz est sans danger sous prétexte qu’il est légal », estime un élu local. « C’est une question de santé publique, mais aussi de tranquillité. Les riverains n’en peuvent plus. »
Un cadre légal encore insuffisant
La loi du 1er juin 2021 encadre désormais le protoxyde d’azote : interdiction de vente aux mineurs, interdiction de consommation dans les lieux publics, interdiction de promotion du produit. Mais les contrôles restent limités, et l’achat en ligne échappe en grande partie aux restrictions.
« Les jeunes le commandent par boîte de 100 cartouches en quelques clics. Tant qu’on n’agira pas aussi sur les plateformes de vente, on restera en retard », déplore une infirmière scolaire de Vitrolles.
Conclusion : alerter sans dramatiser, mais agir vite
Le gaz hilarant s’est imposé dans le quotidien des adolescents en quelques années. Produit bon marché, légal, rapide… mais lourd de conséquences.
Dans le Pays d’Aix comme ailleurs, les élus locaux sont en première ligne pour endiguer ce phénomène, par la prévention, l’interdiction et la vigilance.
Les jeunes ne sont pas toujours conscients des risques encourus. Les familles non plus. D’où l’urgence d’en parler.
Dans le Pays d’Aix comme ailleurs, les élus locaux sont en première ligne pour endiguer ce phénomène, par la prévention, l’interdiction et la vigilance.
Les jeunes ne sont pas toujours conscients des risques encourus. Les familles non plus. D’où l’urgence d’en parler.
Sud-Est : des arrêtés en cascade contre le gaz hilarant
Face à la banalisation du protoxyde d’azote dans l’espace public, plusieurs grandes villes du Sud ont adopté des arrêtés municipaux depuis 2023. À Toulon, la mairie interdit désormais la vente, la détention et l’usage du gaz dans les lieux publics, avec des patrouilles ciblées autour des plages et des lycées.
À Marseille, la Ville a voté un arrêté similaire en 2024, élargi à certains quartiers festifs comme la Plaine et le Vieux-Port, en collaboration avec la police nationale. Enfin, à Aix-en-Provence, un arrêté municipal entré en vigueur en juin 2024 interdit formellement tout usage de protoxyde d’azote dans l’espace public, notamment près des établissements scolaires et dans les parcs.
À Marseille, la Ville a voté un arrêté similaire en 2024, élargi à certains quartiers festifs comme la Plaine et le Vieux-Port, en collaboration avec la police nationale. Enfin, à Aix-en-Provence, un arrêté municipal entré en vigueur en juin 2024 interdit formellement tout usage de protoxyde d’azote dans l’espace public, notamment près des établissements scolaires et dans les parcs.
"Ce n’est pas une drogue anodine. Nous ne voulons pas attendre les drames pour agir," souligne un élu aixois.