L’abandon de celle qui fut la principale opposante centriste à la majorité municipale pourrait bien marquer un tournant : celui d’un espace politique qui, faute d’unité, s’en remet à Sophie Joissains pour incarner, seule ou presque, une forme de stabilité face à des extrêmes que tous disent vouloir éviter.
Car si la maire sortante (UDI) peut logiquement se réjouir de voir disparaître la menace d’une candidature dissidente portée par une figure connue et installée, le champ n’est pas pour autant dégagé. Il est fragmenté. Et il bruisse de tensions feutrées. Derrière le soulagement apparent, c’est un équilibre encore précaire qui se dessine au sein de ce « bloc central » où chacun veut peser, quitte à retarder l’heure du rassemblement.
Le cas Philippe Klein est emblématique. Ancien bras droit de Petel, ex-bâtonnier, homme cultivé et méthodique, il a pris ses distances avec Aix au cœur pour créer son propre groupe : Aix autrement.
Derrière cette étiquette locale se cache une double stratégie : se rendre incontournable à l’échelle municipale et apparaître comme le meilleur relais possible d’Édouard Philippe pour 2027. Une double temporalité, donc, qui illustre bien le jeu de projections nationales qui vient parasiter le terrain local.
Mais Philippe Klein n’est pas un novice : il connaît les codes, soigne ses apparitions, imprime sans faire campagne, et jauge ses interlocuteurs.
Face à lui, une Sophie Joissains qui, malgré les apparences, reste dans une position délicate. Certes, la division du centre la sert mécaniquement. Mais elle doit aussi composer avec un passif familial lourd, une gestion parfois décriée et une hostilité encore vive chez plusieurs élus centristes. Ni Klein, ni Perrin, ni Huard n'ont oublié que la marque Joissains ne fait pas consensus.
Et si Joissains fille est bien différente de Joissains mère, la persistance du "clan Joissains" dans le vocabulaire politique local en dit long sur les lignes de fracture qui demeurent.
Jean-Marc Perrin, autre personnalité au centre, joue quant à lui la carte de l’union. Mais à ses conditions. Il veut peser, veut être entendu, et ne s’interdit pas de faire cavalier seul si ses propositions ne sont pas intégrées. Le même flou entoure encore les positions d’Alain Parra (Territoires de progrès), qui reste dans l’expectative. Renaissance, enfin, semble en phase de repli et d’alignement stratégique, comme en témoigne l’ouverture exprimée par Élisabeth Huard à l’égard de la maire.
Le paradoxe est saisissant : à mesure que l’union devient nécessaire, elle semble s’éloigner. Tous appellent à éviter la division, mais chacun la creuse par ses propres ambitions, ses lignes rouges ou ses conditions de participation. Ce jeu à somme nulle pourrait pourtant se révéler dangereux. Car pendant que le centre s’ausculte, la gauche de Marc Pena affine sa stratégie et pourrait bien créer la surprise dans un contexte où l’abstention risque d’être forte et les lignes partisanes moins marquées qu’en 2020.
Sophie Joissains peut-elle tirer son épingle du jeu ? Oui, si elle parvient à fédérer sans dominer, à écouter sans mépriser, à incarner une continuité sans apparaître comme le vestige d’un système. L’abandon de Petel ne lui garantit pas une victoire, mais lui laisse une carte précieuse : celle d’un leadership modéré à conforter. Encore faut-il qu’elle sache la jouer avec tact.
Le centre, à Aix, ne demande qu’à exister. Mais il devra choisir entre la guerre des egos et la construction collective. D’ici là, le suspense demeure. Car si les grandes manœuvres ont commencé, la partie est loin d’être finie.
Car si la maire sortante (UDI) peut logiquement se réjouir de voir disparaître la menace d’une candidature dissidente portée par une figure connue et installée, le champ n’est pas pour autant dégagé. Il est fragmenté. Et il bruisse de tensions feutrées. Derrière le soulagement apparent, c’est un équilibre encore précaire qui se dessine au sein de ce « bloc central » où chacun veut peser, quitte à retarder l’heure du rassemblement.
Le cas Philippe Klein est emblématique. Ancien bras droit de Petel, ex-bâtonnier, homme cultivé et méthodique, il a pris ses distances avec Aix au cœur pour créer son propre groupe : Aix autrement.
Derrière cette étiquette locale se cache une double stratégie : se rendre incontournable à l’échelle municipale et apparaître comme le meilleur relais possible d’Édouard Philippe pour 2027. Une double temporalité, donc, qui illustre bien le jeu de projections nationales qui vient parasiter le terrain local.
Mais Philippe Klein n’est pas un novice : il connaît les codes, soigne ses apparitions, imprime sans faire campagne, et jauge ses interlocuteurs.
Face à lui, une Sophie Joissains qui, malgré les apparences, reste dans une position délicate. Certes, la division du centre la sert mécaniquement. Mais elle doit aussi composer avec un passif familial lourd, une gestion parfois décriée et une hostilité encore vive chez plusieurs élus centristes. Ni Klein, ni Perrin, ni Huard n'ont oublié que la marque Joissains ne fait pas consensus.
Et si Joissains fille est bien différente de Joissains mère, la persistance du "clan Joissains" dans le vocabulaire politique local en dit long sur les lignes de fracture qui demeurent.
Jean-Marc Perrin, autre personnalité au centre, joue quant à lui la carte de l’union. Mais à ses conditions. Il veut peser, veut être entendu, et ne s’interdit pas de faire cavalier seul si ses propositions ne sont pas intégrées. Le même flou entoure encore les positions d’Alain Parra (Territoires de progrès), qui reste dans l’expectative. Renaissance, enfin, semble en phase de repli et d’alignement stratégique, comme en témoigne l’ouverture exprimée par Élisabeth Huard à l’égard de la maire.
Le paradoxe est saisissant : à mesure que l’union devient nécessaire, elle semble s’éloigner. Tous appellent à éviter la division, mais chacun la creuse par ses propres ambitions, ses lignes rouges ou ses conditions de participation. Ce jeu à somme nulle pourrait pourtant se révéler dangereux. Car pendant que le centre s’ausculte, la gauche de Marc Pena affine sa stratégie et pourrait bien créer la surprise dans un contexte où l’abstention risque d’être forte et les lignes partisanes moins marquées qu’en 2020.
Sophie Joissains peut-elle tirer son épingle du jeu ? Oui, si elle parvient à fédérer sans dominer, à écouter sans mépriser, à incarner une continuité sans apparaître comme le vestige d’un système. L’abandon de Petel ne lui garantit pas une victoire, mais lui laisse une carte précieuse : celle d’un leadership modéré à conforter. Encore faut-il qu’elle sache la jouer avec tact.
Le centre, à Aix, ne demande qu’à exister. Mais il devra choisir entre la guerre des egos et la construction collective. D’ici là, le suspense demeure. Car si les grandes manœuvres ont commencé, la partie est loin d’être finie.