Municipales 2026 : le Rassemblement National à l’assaut du Pays d’Aix rural
Un enracinement discret mais constant
Jusqu’alors bastion partagé entre la droite traditionnelle et une gauche municipale parfois bien implantée, le Pays d’Aix rural de Jouques à Puyloubier, en passant par Trets, Rousset ou Fuveau voit le Rassemblement National (RN) s’ancrer peu à peu dans les esprits... et les urnes.
Lors des dernières européennes, le RN y a dépassé les 35 % dans plusieurs communes. Un signal fort en vue des élections municipales de 2026.
Selon les chiffres de la préfecture des Bouches-du-Rhône, le RN a été en tête dans plus de la moitié des communes rurales du Pays d’Aix lors des européennes de 2024. À Peynier, 31,50 %, à Pourrières 41,02 %, à Trets 41,53 %. Un phénomène qui ne peut plus être réduit à un simple "vote de contestation".
Le sentiment d’abandon : moteur de l’adhésion
Dans ces territoires où l’on vit souvent loin des services publics, où les transports sont rares et les jeunes partent étudier ailleurs, le discours du RN trouve un écho puissant. Le sentiment d’abandon y est tenace.
Lors des dernières européennes, le RN y a dépassé les 35 % dans plusieurs communes. Un signal fort en vue des élections municipales de 2026.
Selon les chiffres de la préfecture des Bouches-du-Rhône, le RN a été en tête dans plus de la moitié des communes rurales du Pays d’Aix lors des européennes de 2024. À Peynier, 31,50 %, à Pourrières 41,02 %, à Trets 41,53 %. Un phénomène qui ne peut plus être réduit à un simple "vote de contestation".
Le sentiment d’abandon : moteur de l’adhésion
Dans ces territoires où l’on vit souvent loin des services publics, où les transports sont rares et les jeunes partent étudier ailleurs, le discours du RN trouve un écho puissant. Le sentiment d’abandon y est tenace.
"Quand on parle d’insécurité, de désertification médicale ou de pouvoir d’achat, les gens ont l’impression que seuls les élus RN en parle avec leurs mots", confie un commerçant de Gardanne.
Une habitante de Trets confirme : "Ils disent ce qu’on pense tout bas. Pas que sur l’immigration. Sur l’école, sur les agriculteurs aussi. Et les autres partis, on ne les voit jamais ici."
Le RN, qui a longtemps été absent du tissu local, mise désormais sur des candidatures enracinées : des artisans, des commerçants, d’anciens militaires ou policiers. Pas des parachutés. C’est un virage stratégique, amorcé depuis 2020, où le parti visait déjà une "dédiabolisation municipale".
Des maires sous pression, des oppositions qui vacillent
Face à cette montée, plusieurs édiles en place s’inquiètent. Certains redoutent une abstention massive des modérés, d’autres craignent de voir leurs oppositions se diviser entre listes centristes, écologistes ou de gauche, ouvrant la voie à des triangulaires favorables au RN.
Une implantation en réseaux, entre réseaux sociaux et actions locales
Le RN local mise aussi sur une stratégie numérique : groupes Facebook communautaires, vidéos en direct, relais de faits divers locaux, mise en cause des maires en place. Un militantisme 2.0, combiné à une présence discrète mais réelle dans les comités des fêtes, les associations patriotiques ou les marchés.
"Le RN ne fait plus campagne comme avant. Il écoute, il s’installe, il apprend les codes locaux", analyse un sociologue aixois, spécialiste des votes d’extrême droite. "Et surtout, il n’a plus honte de se présenter aux municipales. C’est une étape cruciale dans la normalisation."
Quelles perspectives en 2026 ?
Plusieurs figures du RN départemental devraient conduire des listes en 2026, avec des profils modérés, souvent sans étiquette affichée au premier abord. L’objectif : percer là où le RN a déjà montré qu’il pouvait être en tête, tout en rassurant une partie de l’électorat rural attaché à la stabilité locale.
Face à cela, les autres forces politiques semblent en retard. Peu de candidats officiellement déclarés, une gauche morcelée, une droite sans figure forte en dehors d’Aix. Le terrain est propice à une percée si la dynamique actuelle se confirme.
Face à cela, les autres forces politiques semblent en retard. Peu de candidats officiellement déclarés, une gauche morcelée, une droite sans figure forte en dehors d’Aix. Le terrain est propice à une percée si la dynamique actuelle se confirme.
Des alliances discrètes : quand des maires flirtent avec le RN
À l’approche des municipales de 2026, la porosité entre la droite locale et le RN s’accentue dans plusieurs communes du Pays d’Aix. Officiellement, peu d’élus sortants assument un rapprochement direct avec le parti de Jordan Bardella. Mais en coulisses, certains envisagent des alliances, des listes communes ou des accords tacites. Par pragmatisme autant que par calcul électoral.
Des convergences programmatiques… et électorales
Dans les conseils municipaux de communes comme Trets, Rousset ou Peynier, certains élus des majorités municipale reprennent régulièrement les thématiques portées par le RN : sécurité, immigration, défense de la ruralité, fiscalité locale, parfois même sans reprendre l’étiquette.
Des convergences programmatiques… et électorales
Dans les conseils municipaux de communes comme Trets, Rousset ou Peynier, certains élus des majorités municipale reprennent régulièrement les thématiques portées par le RN : sécurité, immigration, défense de la ruralité, fiscalité locale, parfois même sans reprendre l’étiquette.
"Je ne suis pas RN, mais je partage certaines idées sur le respect de l’ordre et la préférence locale dans les services publics", confie un adjoint d’une commune de l’est du Pays d’Aix. Et d’ajouter : "Si demain il faut faire liste commune avec le RN pour battre la gauche ou les écolos, je ne m’y opposerai pas."
Des pactes de non-agression
Dans plusieurs villages, des pactes de non-agression sont évoqués entre le RN et des maires sortants. L’idée : éviter un duel frontal au premier tour pour ne pas diviser l’électorat "de droite" ou "conservateur", en échange d’un soutien discret au second tour ou de places réservées sur la liste.
Un exemple cité à demi-mot par plusieurs sources : la commune de Gardanne, où les tensions entre la majorité et une opposition divisée pourraient pousser à une telle configuration. Rien d’officiel pour l’heure, mais les tractations commencent.
Le dilemme des maires : rester ou composer
Certains maires sortants se retrouvent face à un dilemme : se représenter seuls, au risque de voir leur majorité battue, ou s’ouvrir à des figures RN locales, parfois bien implantées dans la population.
"C’est la stratégie du cheval de Troie. Vous intégrez une ou deux personnalités étiquetées “patriotes”, souvent sans l’afficher, mais le socle électoral suit", décrypte un élu d’opposition de Trets. "Et ensuite, une fois en place, la ligne municipale peut vite glisser vers l’idéologie RN."
Une stratégie assumée par le RN
Du côté du RN, on n’a plus honte de ces rapprochements. Au contraire.
L’un des cadres du RN dans les Bouches-du-Rhône, confirme : "Nous ne cherchons pas forcément à afficher le logo RN partout. Ce qui compte, c’est d’être au pouvoir localement. S’il faut passer par des alliances, nous sommes prêts, tant que nos idées avancent."
Une normalisation stratégique, qui reflète les ambitions du parti : non plus seulement protester, mais gouverner. Même si cela signifie avancer masquer dans certaines communes rurales encore frileuses à l’idée d’un maire RN.
Conclusion : un tournant rural pour le RN ?
Loin des projecteurs médiatiques, le Pays d’Aix rural devient un véritable laboratoire politique. L’ascension du RN ne s’y fait pas dans le fracas, mais dans le silence des urnes, scrutin après scrutin. Et les municipales de 2026 pourraient être le moment de vérité.
Car pour le RN, le projet ne s’arrête pas à la gestion locale. Derrière l’apparente banalisation municipale se cache une stratégie nationale : multiplier les victoires locales pour crédibiliser un parti de gouvernement. Le RN n’oublie pas aussi les sénatoriales, car ce sont les grands électeurs désignés par les conseils municipaux qui élisent les sénateurs.
Les mairies rurales, plus accessibles que les grandes villes, sont vues comme des points d’ancrage durables, mais aussi comme des vitrines concrètes pour préparer la présidentielle de 2027.
Pour les électeurs, le choix en 2026 ne sera donc pas seulement local : il engagera aussi une direction politique bien plus large celle d’une recomposition profonde du pouvoir dans les campagnes françaises.
Pour le RN, cette élection est le marchepied pour une arrivée au pouvoir le plus large possible.
Car pour le RN, le projet ne s’arrête pas à la gestion locale. Derrière l’apparente banalisation municipale se cache une stratégie nationale : multiplier les victoires locales pour crédibiliser un parti de gouvernement. Le RN n’oublie pas aussi les sénatoriales, car ce sont les grands électeurs désignés par les conseils municipaux qui élisent les sénateurs.
Les mairies rurales, plus accessibles que les grandes villes, sont vues comme des points d’ancrage durables, mais aussi comme des vitrines concrètes pour préparer la présidentielle de 2027.
Pour les électeurs, le choix en 2026 ne sera donc pas seulement local : il engagera aussi une direction politique bien plus large celle d’une recomposition profonde du pouvoir dans les campagnes françaises.
Pour le RN, cette élection est le marchepied pour une arrivée au pouvoir le plus large possible.
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