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Trets : Au cœur du marché, la colère qui gronde


Rédigé par Ghislain Robert le Mercredi 10 Septembre 2025 à 15:35 - 0 Commentaires

Le soleil matinal éclaire les pavés du marché de Trets. Les étals débordent de légumes, de fromages et de poulets rôtis, et l’air est empli d’un mélange de friture et de coriandre fraîche. Pourtant, derrière ce décor coloré, flotte une tension invisible, palpable. Les habitants discutent, mais ce n’est plus la convivialité qui domine : c’est la lassitude, la colère, l’exaspération.


François Bayrou vient de jeter l’éponge, troisième Premier ministre en moins d’un an à tomber sous le poids de l’impuissance.
Mais personne ne s’étonne.

Éric, retraité, feuillette distraitement un journal au stand de fruits secs : "On le voyait venir… mais ça ne changera rien."

 

À côté, Marie et Lola, mère et fille, s’arrêtent devant un étal de fromages. Elles rigolent jaune, les bras chargés de courses : "Peu importe le parti, ils ne comprennent rien à nos vies."

 

Un peu plus loin, Saïd, ancien sans domicile fixe, observe les chalands depuis un muret. "22 millionnaires sur 36 ministres… vous croyez qu’ils savent ce que c’est de ne pas savoir quoi mettre dans son frigo ?".

 
Derrière chaque parole, chaque regard, se lit la fatigue démocratique : la politique est devenue un spectacle distant, une série télévisée dont on se détourne.

Mais cette lassitude n’est pas résignation.
 

Sonia, devant le stand de pain, parle fort : "Il faut descendre dans la rue ! Arrêter de se contenter de regarder les chaînes et se faire entendre ! Que ce soit Macron ou un autre, les choses ne changent pas d’elles-mêmes."

 
Les souvenirs des Gilets jaunes reviennent, comme un avertissement : quand la colère monte, elle ne reste pas confinée.

À chaque stand, à chaque allée, on sent que le marché est plus qu’un lieu de courses : il est le miroir d’un pays qui ne croit plus à ses institutions. Les discussions oscillent entre ironie, exaspération et révolte.

Même en levant les yeux vers le boulevard de la République, on voit moins de forains, moins de diversité, et un reflet silencieux de ce que certains appellent "la fin d’un cycle".

Le départ de Bayrou n’est pas un simple événement politique : c’est le signal d’alarme d’une démocratie en perte de souffle, d’un peuple qui demande à être entendu. Et si les pouvoirs continuent d’ignorer ce grondement, il finira par se transformer en tempête, ici même, au cœur des allées du marché, là où la vie ordinaire se heurte chaque jour aux promesses non tenues.

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