Du rififi dans la majorité à Trets : luttes d’influence, fractures internes et malaise grandissant à l’approche de 2026

Les relations entre le maire et plusieurs élus de sa propre majorité se sont nettement dégradées. Certains élus de la majorité en interne font part désaccord avec certaines orientations municipales, prennent leurs distances. Des rumeurs persistantes font état d’une leur volonté de constituer une liste dissidente pour 2026 dont avec certain poids lourd de la majorité.

Un autre point de tension concerne Georges Luvera, premier adjoint, soupçonné de se rapprocher du Rassemblement National. Il aurait déjà rencontré Franck Allisio, député RN, ainsi que Matthieu Valet, député européen RN et ancien policier, en marge d'une visite dans les Bouches-du-Rhône le week-end dernier, nous confirme un proche du RN. Pour rappel, Georges Luvera, policier retraité, n'a jamais caché son affinité avec les idées RN et des lien étroits avec Jean-Pierre Renard le responsable de la 14^ème circonscription pour le RN ex-candidat au départemental de 2021.

Ce positionnement, bien qu’informel, crée une tension directe avec Pascal Chauvin, qui refuse tout glissement vers une ligne plus radicale et du rapprochement des droite. Le maire aurait tenté de recadrer Georges Luvera, sans grand succès, selon plusieurs témoins internes.

Mais les divisions ne se limitent pas à la sphère politique. En interne, une autre crise secoue la mairie depuis 2021 : celle opposant l’élue Corinne Cantat au directeur général des services (DGS), Franck Peyronelle. Corinne Cantat, connue pour son franc-parler et son attachement à la gestion de l’argent public, aurait vivement critiqué certaines méthodes de gestion du DGS, qu’elle juge trop déconnectées des réalités du terrain, ce qui lui a coûté ses fonctions d’adjointe, la reléguant en simple conseillère avec comme seule délégation la protection animale, avec de moins en moins de marge de manœuvre vu que le budget à la protection animale est réduit d’année après année sur Trets. 

Le maire tenterait d’étouffer cette affaire en interne depuis 2020, refusant que le différend s’ébruite dans la presse ou auprès des administrés. Pourtant, selon plusieurs sources, les échanges entre Corinne Cantat et Franck Peyronelle auraient déjà viré à l’affrontement à huis clos. « Le maire doit beaucoup de choses à Corinne Cantat, car c’est la principale artisane du programme de 2020 et c’est ce qui nous a fait gagner », nous cite un proche de la majorité sous couvert d’anonymat.  

Pascal Chauvin essaie aussi de cacher que de nombreux agents municipaux ont quitté l’institution, des conflits à Trets lourds à la police municipale, de nombreux arrêts de travail voire des burn-out selon nos sources.

L’un des points de discorde majeurs porte sur la suppression ou la réduction de plusieurs événements festifs emblématiques du village, concerts d’été, les Médiévals, … Officiellement, le maire évoque des raisons budgétaires et affirme vouloir "rationaliser les dépenses". Mais pour de nombreux élus et habitants, ces choix dénaturent l’âme de Trets.

"Les économies, c’est bien, mais pas sur ce qui fait vivre notre village", lâche un conseiller municipal sous couvert d’anonymat. Certains élus ont exprimé ouvertement leur opposition lors de la commission de majorité, mais en gardant le silence lors du dernier conseil municipal, le maire leur aurait asséné l’ordre de faire union derrière ces décisions.

Certains élus regrettent que les fonds soient redirigés vers d’autres projets jugés "moins prioritaires". Résultat : un sentiment de malaise, et l'impression croissante que les décisions sont prises dans un cercle restreint, sans réelle concertation.

Avec des alliances qui volent en éclats, des tensions à tous les étages de la mairie, et une population de plus en plus attentive aux remous internes, la route jusqu’à 2026 s’annonce périlleuse pour Pascal Chauvin. L’unité qui avait permis sa victoire en 2020 semble bel et bien rompue.

Le centriste Pascal Speter, plutôt silencieux depuis des mois et absent au dernier conseil, a déjà fait part qu’il ne sera pas candidat et ne figurera pas non plus sur une liste.

Pour Daniel Oddo, ancien adjoint sous Jean-Claude Feraud dans une opposition toute relative depuis 2020, les bruits courent que ce dernier aimerait bien rejoindre l’équipe de Pascal Chauvin aux prochaines élections, régulièrement lors des conseils il fait du pied à peine dissimulé.

Le Rassemblement National confirme qu'il présentera un candidat patriote à Trets, comme dans l'ensemble du territoire des Bouches-du-Rhône. Aucune confirmation n'a été donnée concernant la participation de Georges Luvera, mais rien n'est exclu.
 

Aucun autre candidat n'a officiellement exprimé son intention de participer à ce scrutin. Cependant, selon des rumeurs circulant parmi certains habitants, Loïc Fauchon, ancien maire de Trets de 1989 à 1997, pourrait envisager de se représenter. Loïc Fauchon est une figure locale reconnue et appréciée par de nombreux habitants de Trets.
 

À Trets, une chose est sûre : la campagne municipale est déjà lancée, même si personne ne l’admet encore officiellement.