Une carrière politique en zigzag
Jean-Michel Rousseaux n’est pas un novice. Depuis plus de vingt ans, il a connu les bancs de la majorité comme ceux de l’opposition, s’imposant comme une voix récurrente du débat local. En 2020, il avait affronté Didier Brémond dans les urnes, avant de s’incliner.
"J’ai pris du recul, mais je ne suis jamais bien loin de la chose politique", glisse-t-il aujourd’hui, sourire en coin. Car Brignoles, dit-il, reste sa boussole.
Ce qui motive son retour, c’est d’abord un constat sévère : "Je vis ici, et je ne partage pas le chemin pris par la ville." Rousseaux accuse l’actuelle majorité d’avoir favorisé "la bétonisation" au détriment de l’identité locale.
"Oui, Brignoles doit grandir et jouer son rôle de locomotive de la Provence verte, mais pas dans la démesure. On a construit des immeubles tout autour en laissant le centre historique à l’abandon. Résultat : le cœur de la ville s’effondre."
Pour lui, la "mère des batailles" sera donc la revitalisation du centre ancien, oublié selon lui par les politiques publiques.
Un centre-ville fantôme
L’exemple du cinéma flambant neuf est à ses yeux révélateur. "Le cinéma, c’est une chose. Mais sur le cours Liberté, c’est vide du matin au soir. Il n’y a pas de vie."
Rousseaux estime que les investissements auraient dû se concentrer sur la vieille ville, avec une vision à long terme. "Ce n’est pas en coulant du béton qu’on réussit une ville. C’est en recréant du lien social, en rendant le quotidien agréable et sûr pour les habitants."
Rousseaux estime que les investissements auraient dû se concentrer sur la vieille ville, avec une vision à long terme. "Ce n’est pas en coulant du béton qu’on réussit une ville. C’est en recréant du lien social, en rendant le quotidien agréable et sûr pour les habitants."
La goutte d’eau du stationnement
La décision de rendre payant le stationnement de surface a mis le feu aux poudres. "J’y suis totalement opposé. C’est une erreur, une faute politique. Si je suis élu, la délégation de service public sera remise en cause."
Selon lui, cette mesure n’est que le catalyseur d’un malaise plus profond : "Les habitants bouillaient déjà en voyant la ville se transformer sans eux. Le stationnement a simplement libéré la parole."
Un projet alternatif : démocratie participative et identité retrouvée
Pour 2026, Rousseaux promet une autre méthode. "Il faut associer les habitants aux grandes décisions. Aujourd’hui, on fait Brignoles contre les Brignolais."
Son programme s’articule autour de quelques priorités :
Son programme s’articule autour de quelques priorités :
- Le centre historique, qu’il veut revitaliser pour qu’il redevienne "agréable à vivre et attractif".
- L’attractivité économique et commerciale, pour dynamiser la ville.
- Le sport et la culture, avec une politique plus ambitieuse que la simple construction d’équipements. "Il faut un vrai projet sportif et un espace culturel digne de ce nom."
- La démocratie participative, qu’il considère comme "un manque criant au XXIe siècle".
L’échelle de la Provence verte
S’il a toujours été réservé sur l’agglomération, Rousseaux affirme vouloir travailler avec les 28 communes de Provence Verte. "Elle dépossède les communes de compétences essentielles, mais il faut faire avec. Et surtout rattraper le retard pris : Oréval, le développement économique, les transports…"
Un candidat sûr de lui
Cette fois, il assure qu’en cas d’échec, il siègera dans l’opposition. Mais il n’imagine pas perdre : "J’ai trop d’échos dans la ville qui disent que Brignoles a envie et besoin de tourner la page."
Pour accompagner sa campagne, il peut déjà compter sur un comité de soutien présidé par Vincent Chila.
À 7 mois du scrutin, une certitude : la campagne municipale s’annonce animée à Brignoles. Didier Brémond devra composer avec un adversaire expérimenté, déterminé et qui entend faire de la "rupture" son étendard.