Ce nouveau pôle, inauguré début juin, accueille déjà les enseignes Pitaya, Crêpe Touch, Volfoni, Au Bureau, et bientôt Hippopotamus à la rentrée.
Avec leurs grandes terrasses, leur signalétique visible dès la sortie d’autoroute et une campagne de communication musclée, ces nouvelles franchises attirent déjà l’essentiel de la clientèle du secteur.
Une clientèle détournée, estiment les restaurateurs historiques, qui disent financer… leur propre disparition.
Avec leurs grandes terrasses, leur signalétique visible dès la sortie d’autoroute et une campagne de communication musclée, ces nouvelles franchises attirent déjà l’essentiel de la clientèle du secteur.
Une clientèle détournée, estiment les restaurateurs historiques, qui disent financer… leur propre disparition.
"Les campagnes de pub sont payées par un budget commun alimenté par nos charges", dénonce Marco, patron du Bistrot M. Présent depuis neuf ans, il affirme avoir déjà perdu 300 000 euros de chiffre d’affaires. "On est devenus des vaches à lait."
Une situation intenable pour les indépendants
Pour David, gérant du Bistrot K depuis vingt ans, la descente aux enfers est bien entamée : "Le soir, je fais 35 couverts au lieu de 100. Ce mois-ci, j’ai perdu entre 35 000 et 40 000 euros." Lui aussi a investi à perte : 340 000 euros de travaux demandés par la galerie, suivis d’une hausse de loyer… et d’un plan de sauvegarde. "Nos affaires ne valent plus rien", lâche-t-il, la gorge serrée.
Comme lui, d’autres commerçants se battent pour survivre, certains allant jusqu’à changer complètement d’activité pour éviter la faillite. "On est littéralement les putes de la galerie", s’emporte l’un d’eux, après avoir réinvesti 50 000 euros pour convertir son kiosque en bar à smoothies. Le sentiment d’abandon domine : "Depuis l’autoroute, tout est fléché pour que les clients aillent là-bas. Qui va encore passer devant chez nous ?"
Comme lui, d’autres commerçants se battent pour survivre, certains allant jusqu’à changer complètement d’activité pour éviter la faillite. "On est littéralement les putes de la galerie", s’emporte l’un d’eux, après avoir réinvesti 50 000 euros pour convertir son kiosque en bar à smoothies. Le sentiment d’abandon domine : "Depuis l’autoroute, tout est fléché pour que les clients aillent là-bas. Qui va encore passer devant chez nous ?"
Une colère dirigée aussi vers la mairie
Dans leur viseur également : la mairie de Vitrolles, accusée d’avoir validé sans broncher un projet destructeur pour l’écosystème local. "Le maire a autorisé cinq franchises alors que tous les restos autour sont en train de crever", fustige un restaurateur.
La Ville se défend, rappelant que l’extension a été construite sur un terrain privé, et qu’elle n’avait "pas la possibilité légale de s’y opposer, dès lors que les règles d’urbanisme sont respectées".
Une réponse qui ne convainc pas. "Il connaît notre situation", affirme un petit collectif monté autour de Marc. "Il est maire de Vitrolles, pas de Carmila", tacle-t-il, en référence au gestionnaire du centre.
La Ville se défend, rappelant que l’extension a été construite sur un terrain privé, et qu’elle n’avait "pas la possibilité légale de s’y opposer, dès lors que les règles d’urbanisme sont respectées".
Une réponse qui ne convainc pas. "Il connaît notre situation", affirme un petit collectif monté autour de Marc. "Il est maire de Vitrolles, pas de Carmila", tacle-t-il, en référence au gestionnaire du centre.
Entre efforts de la direction et incompréhension persistante
De son côté, la direction du centre commercial, par la voix de Yannick Gallego, son nouveau directeur, se veut rassurante. Elle met en avant "près de cinq millions de visiteurs" en 2024, des investissements "massifs" pour moderniser le site, et une volonté de dialogue avec les commerçants. Elle affirme aussi que le nouveau pôle "répond à une demande forte" et que "quatre restaurants sur cinq sont des commerçants locaux", ayant généré "une centaine d’emplois".
Mais ces arguments peinent à calmer la grogne. "Ce n’est pas du dialogue, c’est du mépris poli", tranche David. "Ils nous regardent couler et nous proposent un gilet de sauvetage percé." Pour ces commerçants, le tableau est sombre : crédits hypothécaires à rembourser, salariés en sursis, fatigue psychologique extrême. "Je vais devoir liquider et les attaquer en justice", confie Marc, père de famille au bord de la rupture. "Je suis épuisé, au bord du burn-out. Mon commerce ne vaut plus rien, je suis jeté dehors comme un chien."
Derrière cette guerre des enseignes se joue une bataille plus large : celle du modèle des centres commerciaux en mutation, où les indépendants peinent à trouver leur place face aux mastodontes de la franchise. À Grand Vitrolles, la promesse d’un "nouveau dynamisme" semble pour certains n’être qu’un aller simple vers le dépôt de bilan.
Mais ces arguments peinent à calmer la grogne. "Ce n’est pas du dialogue, c’est du mépris poli", tranche David. "Ils nous regardent couler et nous proposent un gilet de sauvetage percé." Pour ces commerçants, le tableau est sombre : crédits hypothécaires à rembourser, salariés en sursis, fatigue psychologique extrême. "Je vais devoir liquider et les attaquer en justice", confie Marc, père de famille au bord de la rupture. "Je suis épuisé, au bord du burn-out. Mon commerce ne vaut plus rien, je suis jeté dehors comme un chien."
Derrière cette guerre des enseignes se joue une bataille plus large : celle du modèle des centres commerciaux en mutation, où les indépendants peinent à trouver leur place face aux mastodontes de la franchise. À Grand Vitrolles, la promesse d’un "nouveau dynamisme" semble pour certains n’être qu’un aller simple vers le dépôt de bilan.