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Pascal Chauvin 2026 : l’équilibriste de Trets


Rédigé par Ghislain Robert le Jeudi 18 Septembre 2025 à 09:35 - 0 Commentaires

À Trets, la politique est un théâtre où les rôles changent vite. À moins 7 mois des municipales, le maire Pascal Chauvin joue encore une fois sa pièce préférée : celle de l’équilibriste. Silence stratégique ou véritable incertitude, l’édile avance sur un fil tendu entre recomposition interne, rapprochements improbables et menace extérieure d’un Rassemblement national aux aguets.


2020 : le coup d’audace, 2026 : le grand écart ?

Pascal Chauvin
Pascal Chauvin
Pascal Chauvin doit son élection de 2020 à une coalition hétéroclite, allant de la gauche à l’extrême droite, unie par un seul objectif : faire tomber Jean-Claude Féraud.
 
Ce patchwork politique a tenu, non sans fissures, le temps d’un mandat.

Mais depuis, l’ombre de Féraud, devenu inéligible, continue de peser sur la vie municipale. Et voilà que Pascal Chauvin multiplie désormais les signaux en direction d’anciens Féraudistes, un paradoxe pour celui qui s’était imposé sur le slogan implicite du « tout sauf lui ».

Amnésie politique et recyclage des adversaires

La mémoire est courte en politique tretsoise. En 2020, l’ensemble des colistiers de Jean-Claude Féraud éreintait Pascal Chauvin sur les réseaux sociaux ou au conseil municipal. Aujourd’hui, certaines personnalités et adjoints sous Féraud réapparaissent dans l’orbite du maire, suscitant autant de soupçons que de crispations de rapprochements. Rue Jean Jaurès, au forum des associations ou dans certaines réunions estivales discrètes, les va-et-vient n’ont échappé à personne.

Selon nos sources, plusieurs Féraudistes ont déjà été approchés par Pascal Chauvin, notamment Samia Boudjaballah, Daniel Oddo, Wadie Hajji, Nicole Adani-Nozzi, Michel Coche, tandis que d'autres, comme Stéphane Alexandre, ont officiellement présenté leur candidature.
 
Cette stratégie vise à verrouiller le jeu : empêcher l’émergence d’une seconde liste de droite, profiter de la désunion chronique de la gauche et distribuer habilement quelques strapontins.

Mais à ce petit jeu, Pascal Chauvin risque de provoquer l’effet inverse : démobiliser ses soutiens de la première heure, qui voient dans ces alliances une forme de trahison.

Pascal Chauvin souhaite représenter seul la droite et le centre en limitant la présence d'autres listes de droite et d'extrême droite. Être l'unique candidat de droite lui serait très favorable, compte tenu des divisions à gauche. Pour cela, il devra s'assurer de neutraliser les Féraudistes et veiller à ce que le Rassemblement National ne présente aucun candidat.

Dans cette configuration, sa réélection pour un second mandat serait quasi assurée.

Pascal Chauvin a démontré à plusieurs reprises qu'il serait prêt à tout pour se garantir la victoire, y compris intégrer dans son équipe d'anciens adversaires afin de semer la confusion. Cependant, cette stratégie comporte le risque de perdre certains soutiens traditionnels.

Une chose est sûre, avec ce grand écart et remporte un second mandat, sa majorité sera très fragile et marchera sur des œufs.

Le poison RN : menace ou tentation

Le véritable danger pour Pascal Chauvin, c’est l’extrême droite. Le vote RN/UCR progresse à Trets, porté par des relais locaux parfois déjà installés dans la majorité. Certains propos de cadres municipaux, « sur les gens du voyage, les free parties ou « la racaille » ont franchi la ligne rouge. Faut-il s’en accommoder, les contenir, ou les intégrer officiellement ?

Pour éviter qu’une liste RN ne vienne perturber son jeu, Chauvin pourrait être tenté de négocier en coulisses : promesses de postes, deals autour des sénatoriales, intégration de personnalités compatibles. Mais ce virage idéologique risquerait d’éclater une majorité déjà fragile, et de brouiller définitivement son image de rassembleur.

Un équilibre instable

Les secousses sont là : désertions en conseil municipal, fidèles historiques silencieux ou désabusés, opposition contrainte de sauver le quorum par « sens démocratique »… Derrière la façade d’un pouvoir solide, les fissures s’élargissent.

À trop vouloir transformer ses ennemis d’hier en partenaires d’aujourd’hui, Pascal Chauvin prend le risque de se couper de sa base. Son pari repose sur une incertitude : que la recomposition permanente soit perçue comme de l’habileté plutôt que comme de l’opportunisme.

En 2020, l’équilibriste a réussi son numéro. En 2026, le fil semble plus fragile que jamais.

Silence du côté de Pascal Chauvin

Nous avons tenté à plusieurs reprises de contacter Pascal Chauvin, mais malgré nos nombreux courriels, nous sommes restés sans réponse. Dans un souci de pluralisme, nous avons toujours donné la parole à tous.

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