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Aix : le centre s’effrite, Philippe Klein hausse le ton


Rédigé par Ghislain Robert le Dimanche 5 Octobre 2025 à 08:00 - 0 Commentaires

Le référent aixois d’Horizons, Philippe Klein, s’impatiente face au silence du maire Sophie Joissains. Derrière cette tension locale, c’est tout le “bloc central” macroniste qui vacille, à la recherche d’un cap à 6 mois des municipales.


Un été sans réponse

C’était en juillet dernier. Philippe Klein, conseiller municipal d’opposition et référent local d’Horizons, rencontre la maire d’Aix, Sophie Joissains (UDI). Mandaté par le parti d’Édouard Philippe, l’ancien bâtonnier vient sonder la possibilité d’une alliance de premier tour.

Mais depuis ? Silence radio.

« J’attendais une réponse pour septembre, je n’ai eu aucun retour », glisse Klein, pince-sans-rire. « Une alliance, ça se travaille à deux », ajoute-t-il, un brin désabusé.


À mesure que les semaines passent, la patience du centriste s’émousse. Lui qui se voulait artisan du dialogue s’interroge désormais : Sophie Joissains veut-elle vraiment ouvrir le jeu politique à Aix ?
 
Si Philippe Klein décidait de se présenter, il affirme clairement qu'il ne cherche pas à obtenir un simple siège au sein de la majorité. « Je ne suis pas là pour un poste », insiste-t-il. « Je ne suis pas en campagne pour être adjoint, mais pour un vrai renouveau à Aix », affirme-t-il.

Dans son entourage, on décrit un élu attaché à la proximité et au concret, qui fustige “le manque d’écoute” des habitants par la mairie actuelle. Philippe Klein, fidèle à la méthode d’Édouard Philippe, défend une logique d’alliance “raisonnée” mais sans renoncer à son identité.

Le problème, c’est que la majorité municipale n’a aucun intérêt immédiat à tendre la main. Solide sur ses appuis, Sophie Joissains ne voit pas, pour l’heure, pourquoi partager le pouvoir.

Le bloc central éclaté

Le cas aixois illustre à merveille le désordre du centre. Horizons, Renaissance, Modem, Territoires de progrès : tous se parlent, chacun pour soi.
 
Philippe Klein a d’ailleurs rencontré, ces dernières semaines, une bonne partie du spectre centriste : Alain Parra, Béatrice Bendele, Jean-Marc Perrin, Stéphane Salord, et la très active Élisabeth Huard.

Mais aucune convergence durable ne se dessine. Les egos se frottent, les agendas divergent. À 6 mois des élections, le bloc central ressemble à une mosaïque fissurée, sans capitaine pour la tenir ensemble.

Élisabeth Huard, la funambule de Renaissance

Depuis sa désignation en mai dernier pour “piloter” Renaissance à Aix, Élisabeth Huard multiplie les rencontres politiques, dans un jeu d’équilibriste délicat.

Proche d’Anne-Laurence Petel, l’élue s’efforce de maintenir le contact avec tout le monde : Horizons, Modem, Territoires de progrès, et même la maire elle-même.

« Ça va se faire dans les prochains jours », confie-t-elle à propos de son futur rendez-vous avec Joissains.

Une ouverture qui ne plaît pas à tout le monde. « Depuis qu’elle est pilote, il n’y a plus un mot contre le maire ! Elle republie même certaines de ses publications », ironise Philippe Klein.

Entre prudence tactique et soupçon d’alignement, Renaissance flirte dangereusement avec l’ambiguïté.

Le centre, ce mirage politique

Au-delà du microcosme aixois, c’est tout le projet du “bloc central” qui se délite. Pensé en 2017 comme un dépassement des clivages, il s’est peu à peu transformé en jeu d’équilibres fragiles, tiraillé entre loyauté nationale et calculs locaux.

À Aix, Horizons tente d’imposer son exigence politique, Renaissance cherche à survivre dans le giron de la majorité, le Modem joue les médiateurs discrets.

Mais aucun ne parvient à s’imposer comme force structurante. Résultat : l'extrême droite avance, la gauche observe, et le centre se parle à lui-même.

Un test grandeur nature

Pour Philippe Klein, l’heure du choix approche. Se lancer seul, au risque de fracturer encore davantage le centre ? Ou patienter dans l’espoir d’un accord tardif ?

Quelle que soit sa décision, le signal est clair : la macronie locale ne parvient plus à parler d’une seule voix.

Et Aix, souvent en avance sur les recompositions politiques, pourrait bien devenir le miroir d’une crise nationale du centre cette zone grise où tout le monde se dit “constructif”, mais où plus personne ne construit vraiment.

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