Un projet pourtant exemplaire sur le plan pédagogique, mené de manière collective, mais stoppé net dans son élan par une intervention politique tardive et controversée.
Pendant plusieurs mois, les élèves, enseignants et parents d’élèves ont travaillé sur une liste de cinq personnalités féminines.
Un vote a été organisé auprès de 302 élèves. Le nom de Malala Yousafzai, militante pakistanaise et prix Nobel de la paix, est arrivé largement en tête.
Mais à quelques jours du Conseil d’administration censé entériner ce résultat, le maire Pascal Chauvin a annoncé un autre choix : Suzanne Négrel, ancienne institutrice tretsoise.
Une décision qui a pris de court une partie de la communauté éducative… mais dont l’argumentaire public interroge.
Pendant plusieurs mois, les élèves, enseignants et parents d’élèves ont travaillé sur une liste de cinq personnalités féminines.
Un vote a été organisé auprès de 302 élèves. Le nom de Malala Yousafzai, militante pakistanaise et prix Nobel de la paix, est arrivé largement en tête.
Mais à quelques jours du Conseil d’administration censé entériner ce résultat, le maire Pascal Chauvin a annoncé un autre choix : Suzanne Négrel, ancienne institutrice tretsoise.
Une décision qui a pris de court une partie de la communauté éducative… mais dont l’argumentaire public interroge.
Un maire qui ne peut prétendre ignorer la démarche
Dans un article publiée dans La Provence le 1er juillet, le maire a affirmé avoir été informé tardivement du processus mené au sein de l’établissement, se présentant comme un acteur marginal de la procédure.
Or cette version ne tient pas. En tant que membre permanent du Conseil d’administration du collège, il ne pouvait ignorer la démarche engagée depuis plusieurs mois par le collège.
Plus encore, selon plusieurs sources concordantes, c’est lui qui a directement contacté Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, pour proposer le nom de Suzanne Négrel en dehors de tout cadre collégial.
Ce geste contredit donc frontalement l’idée qu’il aurait simplement été "sollicité" par le Département.
Or cette version ne tient pas. En tant que membre permanent du Conseil d’administration du collège, il ne pouvait ignorer la démarche engagée depuis plusieurs mois par le collège.
Plus encore, selon plusieurs sources concordantes, c’est lui qui a directement contacté Martine Vassal, présidente du Conseil départemental, pour proposer le nom de Suzanne Négrel en dehors de tout cadre collégial.
Ce geste contredit donc frontalement l’idée qu’il aurait simplement été "sollicité" par le Département.
Une démocratie à géométrie variable
Ce qui frappe aussi dans cette affaire, c’est la manière dont la dimension démocratique est activée ou balayée selon les circonstances. Le maire communique volontiers sur le Conseil Municipal des Jeunes (CMJ), régulièrement mis en avant dans les publications municipales pour illustrer son engagement en faveur de la parole des enfants et des adolescents.
Mais dès qu’une démarche démocratique autonome, structurée et citoyenne échappe à son contrôle, comme ici au collège, elle est ignorée, court-circuitée, ou bloquée.
Difficile, dès lors, de ne pas voir dans cette incohérence une instrumentalisation politique de la jeunesse : un Conseil des Jeunes pour l’image, un vote d’élèves ignoré pour ne pas heurter un électorat conservateur.
En somme, la participation oui, mais seulement quand elle conforte le pouvoir en place.
Mais dès qu’une démarche démocratique autonome, structurée et citoyenne échappe à son contrôle, comme ici au collège, elle est ignorée, court-circuitée, ou bloquée.
Difficile, dès lors, de ne pas voir dans cette incohérence une instrumentalisation politique de la jeunesse : un Conseil des Jeunes pour l’image, un vote d’élèves ignoré pour ne pas heurter un électorat conservateur.
En somme, la participation oui, mais seulement quand elle conforte le pouvoir en place.
Sollicité depuis le 25 juin, mais silencieux
Dès le 25 juin, nous avons sollicité par mail la mairie de Trets pour recueillir une réaction ou une mise au point sur cette polémique.
Aucune réponse ne nous a été transmise, malgré plusieurs relances. Le maire a choisi de s’exprimer uniquement via un article publié dans La Provence, sans répondre à nos interrogations ni aux acteurs directement impliqués.
Ce choix de communication unilatérale contraste avec l’esprit de transparence et de dialogue qui avait animé le travail pédagogique au sein du collège.
Aucune réponse ne nous a été transmise, malgré plusieurs relances. Le maire a choisi de s’exprimer uniquement via un article publié dans La Provence, sans répondre à nos interrogations ni aux acteurs directement impliqués.
Ce choix de communication unilatérale contraste avec l’esprit de transparence et de dialogue qui avait animé le travail pédagogique au sein du collège.
Un processus figé, un avenir incertain
Le Conseil d’administration du collège, convoqué pour valider le vote des élèves, n’a finalement pas été invité à se prononcer. Le processus est gelé.
La situation se complique d’autant plus que la principale de l’établissement est sur le départ, rendant improbable une relance du dossier à court terme.
En parallèle, une partie de la population tretsoise a exprimé son attachement au nom actuel, "Les Hauts de l’Arc", refusant tout changement. Le débat dépasse donc le seul affrontement entre deux noms pour interroger le sens même de cette initiative, et les pressions qu’elle a révélées.
La situation se complique d’autant plus que la principale de l’établissement est sur le départ, rendant improbable une relance du dossier à court terme.
En parallèle, une partie de la population tretsoise a exprimé son attachement au nom actuel, "Les Hauts de l’Arc", refusant tout changement. Le débat dépasse donc le seul affrontement entre deux noms pour interroger le sens même de cette initiative, et les pressions qu’elle a révélées.
Le Département face à une équation politique
La décision finale revient au Conseil départemental des Bouches-du-Rhône, mais dans ce contexte confus sans vote, sans cheffe d’établissement en poste, sans consensus local, l’issue semble compromise.
Ce qui aurait dû être un moment de formation à la citoyenneté pour les élèves s’est transformé en désillusion. Et la question centrale demeure : peut-on encore prétendre défendre la démocratie locale si l’on balaie ainsi les voix de ceux qu’on prétend éduquer à la citoyenneté ?
Ce qui aurait dû être un moment de formation à la citoyenneté pour les élèves s’est transformé en désillusion. Et la question centrale demeure : peut-on encore prétendre défendre la démocratie locale si l’on balaie ainsi les voix de ceux qu’on prétend éduquer à la citoyenneté ?