Aix-en-Provence, symbole d’un désastre annoncé
Dans une MECS (Maisons d’Enfants à Caractère Social) de Aix-en-Provence, ils étaient 5 éducateurs pour accompagner des enfants placés, souvent brisés par la vie. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 3.
3 pour assurer une présence de 7h à 22h, 7 jours sur 7. 3 pour gérer des dizaines de situations complexes, des urgences familiales, des parcours d’enfants abîmés par la violence ou la misère. Cette scène illustre la crise profonde de la protection de l’enfance dans les Bouches-du-Rhône.
Le Conseil départemental, dirigé par Martine Vassal, prévoit une réduction de 40 % du budget consacré à ce secteur. Une décision aux conséquences immédiates : moins de professionnels, moins d’activités éducatives, moins d’accompagnement, et surtout moins de protection.
3 pour assurer une présence de 7h à 22h, 7 jours sur 7. 3 pour gérer des dizaines de situations complexes, des urgences familiales, des parcours d’enfants abîmés par la violence ou la misère. Cette scène illustre la crise profonde de la protection de l’enfance dans les Bouches-du-Rhône.
Le Conseil départemental, dirigé par Martine Vassal, prévoit une réduction de 40 % du budget consacré à ce secteur. Une décision aux conséquences immédiates : moins de professionnels, moins d’activités éducatives, moins d’accompagnement, et surtout moins de protection.
« Trop c’est trop, on doit s’occuper d’enfants fragilisés, faire des notes au magistrat pour évoquer la situation, accompagner, éduquer, ... avec moins de moyens et de personnel » évoque une éducatrice dans une MECS d'Aix « ça fait 20 ans que je fais ce travail passion, je vais le quitter pour me reconvertir, ce n’est plus tenable »
Ce que cette éducatrice décrit est un symptôme clair de la sous-financement des départements, avec des salaires en baisse autour de 1500 € pour un éducateur spécialisé (BAC +3), y compris les week-ends.
Les primes ne sont plus garanties, les horaires sont allongés et les prises de poste se succèdent sans considération pour la fatigue ni le respect de la convention collective. Les éducateurs doivent prendre en charge des enfants pouvant être violents ou exposés à des situations telles que la prostitution.
“Nous ne pouvons plus protéger dans ces conditions”
Les équipes éducatives sont à bout. Postes supprimés, salaires gelés, amplitude horaire démesurée : tout concourt à l’épuisement.
Cela fait plus de quinze ans que les travailleurs sociaux alertent sur la dégradation de leurs conditions d’exercice.
Plutôt que de les entendre, le Département coupe, réduit, délègue et se désengage.
Le 15 mai 2025, 200 travailleurs sociaux venus de toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur se sont rassemblés sur le Vieux-Port de Marseille, à l’appel du collectif Les 400 000. Leur message, porté dans les rues, résonne comme un cri du cœur :
Cela fait plus de quinze ans que les travailleurs sociaux alertent sur la dégradation de leurs conditions d’exercice.
Plutôt que de les entendre, le Département coupe, réduit, délègue et se désengage.
Le 15 mai 2025, 200 travailleurs sociaux venus de toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur se sont rassemblés sur le Vieux-Port de Marseille, à l’appel du collectif Les 400 000. Leur message, porté dans les rues, résonne comme un cri du cœur :
“Nous ne pouvons plus protéger dans ces conditions.”
“Les enfants en danger n’attendront pas que le budget se débloque.”
Les manifestants réclament des moyens, de la reconnaissance, et surtout l’application des lois existantes.
Ils rappellent que la protection de l’enfance n’est pas un service optionnel : c’est une obligation légale et morale.
Des chiffres, des vies
Ils rappellent que la protection de l’enfance n’est pas un service optionnel : c’est une obligation légale et morale.
Des chiffres, des vies
- Chaque poste supprimé, c’est un enfant de plus laissé sans repère.
- Chaque foyer fermé, c’est un adolescent de plus qui dort dehors.
- Chaque coupe budgétaire, c’est une histoire qu’on condamne à l’abandon.
- La protection de l’enfance n’est pas une ligne comptable. C’est le cœur battant de la solidarité républicaine.
Et quand un Département s’en retire, c’est tout un pan de notre humanité qui s’effondre.
Martine Vassal doit revoir sa copie
Madame la Présidente du Conseil départemental, les travailleurs sociaux ne réclament pas des privilèges.
Ils demandent les moyens d’exercer leur mission : protéger, accompagner, prévenir.
La situation actuelle n’est plus tenable. Ce secteur ne peut plus “faire mieux avec moins”.
Il est temps de lancer un plan d’urgence départemental : revalorisation salariale, renforcement des effectifs, réinvestissement éducatif.
Car une société qui ne protège plus ses enfants renonce à l’essentiel.
Ils demandent les moyens d’exercer leur mission : protéger, accompagner, prévenir.
La situation actuelle n’est plus tenable. Ce secteur ne peut plus “faire mieux avec moins”.
Il est temps de lancer un plan d’urgence départemental : revalorisation salariale, renforcement des effectifs, réinvestissement éducatif.
Car une société qui ne protège plus ses enfants renonce à l’essentiel.
“Ce ne sont pas des chiffres. Ce sont des enfances.”
La phrase circule parmi les travailleurs sociaux, comme un mantra désespéré.
Derrière les statistiques, les ratios et les budgets, il y a des visages, des prénoms, des histoires.
Des enfants qui avaient enfin trouvé un cadre, une oreille, une main tendue et qu’on prive à nouveau de repères.
La protection de l’enfance n’a pas besoin de discours : elle a besoin d’actes.
Et vite.
🖊️ Tribune rédigée à partir des témoignages de professionnels de la protection de l’enfance des Bouches-du-Rhône.
Derrière les statistiques, les ratios et les budgets, il y a des visages, des prénoms, des histoires.
Des enfants qui avaient enfin trouvé un cadre, une oreille, une main tendue et qu’on prive à nouveau de repères.
La protection de l’enfance n’a pas besoin de discours : elle a besoin d’actes.
Et vite.
🖊️ Tribune rédigée à partir des témoignages de professionnels de la protection de l’enfance des Bouches-du-Rhône.
Martine Vassal
Le Département affirme avoir fait passer le budget de la protection de l’enfance de 197,2 M€ en 2016 à près de 285 M€ en 2025 un chiffre qui pourrait sembler rassurant.
Cependant, cette progression financière ne peut masquer que les « équipes sont passées de 5 à 3 éducateurs sur le terrain d’Aix-en-Provence », que l’amplitude horaire s’est étendue à 7h-22h 7 jours/7, et que les professionnels dénoncent une charge de travail croissante non couverte.
Par ailleurs, selon l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), la dépense par enfant de moins de 20 ans dans le département des Bouches-du-Rhône reste inférieure à la moyenne nationale.
Les services de Martine Vassal qualifient le dossier d’« extrêmement politisé » à l’approche des élections. Les travailleurs sociaux considèrent ces arguments comme absurdes et demandent à Martine Vassal de revoir sa copie rapidement.
Cependant, cette progression financière ne peut masquer que les « équipes sont passées de 5 à 3 éducateurs sur le terrain d’Aix-en-Provence », que l’amplitude horaire s’est étendue à 7h-22h 7 jours/7, et que les professionnels dénoncent une charge de travail croissante non couverte.
Par ailleurs, selon l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales), la dépense par enfant de moins de 20 ans dans le département des Bouches-du-Rhône reste inférieure à la moyenne nationale.
Les services de Martine Vassal qualifient le dossier d’« extrêmement politisé » à l’approche des élections. Les travailleurs sociaux considèrent ces arguments comme absurdes et demandent à Martine Vassal de revoir sa copie rapidement.