Douze enfants, âgés de 11 mois à 9 ans, avaient alors été atteints d’un syndrome hémolytique et urémique (SHU), une affection rénale sévère provoquée par la bactérie Escherichia coli.
L’affaire avait éclaté en juin 2022, lorsque plusieurs cas avaient été signalés en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie.
L’enquête menée par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait permis de remonter la piste jusqu’à un fromage au lait cru fabriqué à Trets.
Les analyses avaient révélé la présence de la souche bactérienne responsable dans les produits issus de la ferme de Gilles B.
L’affaire avait éclaté en juin 2022, lorsque plusieurs cas avaient été signalés en région Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie.
L’enquête menée par la Direction départementale de la protection des populations (DDPP) avait permis de remonter la piste jusqu’à un fromage au lait cru fabriqué à Trets.
Les analyses avaient révélé la présence de la souche bactérienne responsable dans les produits issus de la ferme de Gilles B.
Des locaux jugés insalubres
Les inspecteurs avaient décrit des installations vétustes et mal entretenues, avec moisissures, absence d’agrément sanitaire et même la présence de carcasses d’animaux à proximité des fromages.
Le producteur, installé depuis 1995 et au casier vierge, aurait également abattu treize agneaux en dehors de tout abattoir avant de les revendre à un restaurant étoilé de la région, sans traçabilité.
Le producteur, installé depuis 1995 et au casier vierge, aurait également abattu treize agneaux en dehors de tout abattoir avant de les revendre à un restaurant étoilé de la région, sans traçabilité.
Face aux images projetées à l’audience, Gilles B. s’est défendu : « Je n’ai plus accès à la fromagerie depuis longtemps. C’est mon ex-compagne qui s’en occupait. »
Selon lui, la contamination ne viendrait pas de la traite, mais d’une mauvaise manipulation au sein du laboratoire qu’il ne gérait plus directement.
Le ministère public dénonce « une exploitation crasseuse »
Le procureur de la République, Emmanuel Merlin, a décrit « une exploitation crasseuse » et un producteur « irresponsable ».
« Ce fromage au lait cru était un véritable bouillon de culture. Si les consommateurs avaient vu d’où venaient ces produits, ils n’auraient pas payé un centime », a-t-il déclaré, réclamant un an de prison avec sursis probatoire, cinq ans d’interdiction d’exercer, 8 000 € d’amende et des contraventions complémentaires.
La défense plaide la compassion
Son avocat, Me Alain Galissard, a défendu « un petit paysan, pas un escroc », rappelant qu’aucun incident sanitaire n’avait été signalé depuis 27 ans d’activité.
« Ses locaux étaient conformes en 2013. On ne devient pas du jour au lendemain un délinquant sanitaire », a plaidé l’avocat, estimant que la faute pourrait incomber à l’ex-compagne du prévenu.
Le jugement a été mis en délibéré au 9 décembre 2025. En attendant, les familles des enfants intoxiqués, dont l’un garde des séquelles irréversibles, espèrent que justice sera rendue.