Un vétéran de la droite, converti au RN
À 5 mois du scrutin municipal, la campagne s’échauffe déjà à Aix-en-Provence. Jean-Louis Geiger, 74 ans, conseiller régional RN et ancien élu d’opposition dans les années 1990, entend incarner le renouveau d’une droite qu’il juge “décomposée”.
Son credo : rassembler les déçus du macronisme, les nostalgiques de la Joissains et les électeurs d’une droite plus dure, dans un attelage inédit qui flirte avec les lignes rouges politiques locales.
Ancien membre de l’UDF, de l’UMP puis des Républicains, Geiger revendique une longue carrière politique au sein de la droite classique. Il a connu les heures gaudino-joissainiennes de la région et siégé au conseil municipal d’Aix entre 1995 et 2001. Son parcours, qu’il met volontiers en avant, lui sert aujourd’hui de caution de respectabilité dans un parti encore fragile dans la cité du roi René : en 2020, le RN n’y avait recueilli qu’à peine 5 % des voix.
C’est avec l’investiture officielle du parti de Marine Le Pen et le soutien annoncé de l’UDR d’Éric Ciotti qu’il se lance dans la bataille, espérant capitaliser sur le déclin du socle LR local depuis le départ de Maryse Joissains.
Son credo : rassembler les déçus du macronisme, les nostalgiques de la Joissains et les électeurs d’une droite plus dure, dans un attelage inédit qui flirte avec les lignes rouges politiques locales.
Ancien membre de l’UDF, de l’UMP puis des Républicains, Geiger revendique une longue carrière politique au sein de la droite classique. Il a connu les heures gaudino-joissainiennes de la région et siégé au conseil municipal d’Aix entre 1995 et 2001. Son parcours, qu’il met volontiers en avant, lui sert aujourd’hui de caution de respectabilité dans un parti encore fragile dans la cité du roi René : en 2020, le RN n’y avait recueilli qu’à peine 5 % des voix.
C’est avec l’investiture officielle du parti de Marine Le Pen et le soutien annoncé de l’UDR d’Éric Ciotti qu’il se lance dans la bataille, espérant capitaliser sur le déclin du socle LR local depuis le départ de Maryse Joissains.
Un “rassemblement de convictions” ou un grand écart idéologique ?
La stratégie de Jean-Louis Geiger repose sur un pari risqué : agréger autour de lui aussi bien d’anciens élus LR que des figures issues de la galaxie Zemmour. Sur sa liste, on retrouve Nathanaël Zimbler, référent Reconquête de la 11e circonscription, et Salomé Benyamin, proche de Marion Maréchal. À cela s’ajoute Muriel Hernandez, ex-adjointe de Maryse Joissains (2014-2020), aujourd’hui ralliée à “Nouvelle Énergie”, le mouvement du maire de Cannes David Lisnard.
Pour Geiger, il ne s’agit pas d’un grand écart, mais d’un “rassemblement de convictions”. “La droite traditionnelle n’existe plus”, tranche-t-il, refusant le qualificatif d’“extrême droite” pour ses colistiers. Mais cette ouverture vers Reconquête et Identité Libertés pourrait refroidir les électeurs modérés issus du joissainisme historique, attachés à une droite plus gestionnaire que militante.
Pour Geiger, il ne s’agit pas d’un grand écart, mais d’un “rassemblement de convictions”. “La droite traditionnelle n’existe plus”, tranche-t-il, refusant le qualificatif d’“extrême droite” pour ses colistiers. Mais cette ouverture vers Reconquête et Identité Libertés pourrait refroidir les électeurs modérés issus du joissainisme historique, attachés à une droite plus gestionnaire que militante.
Un pari sur la “bourgeoisie aixoise”
Dans son analyse électorale, Jean-Louis Geiger mise sur un segment bien particulier : la bourgeoisie aixoise, séduite selon lui par le discours identitaire d’Éric Zemmour en 2022. Ce dernier avait obtenu 10,3 % des voix à Aix, un score supérieur à sa moyenne nationale (7,1 %), quand Marine Le Pen restait en retrait (15,4 % contre 23,2 % en France).
Le candidat RN espère donc capter ce réservoir d’électeurs conservateurs, sensibles aux thèmes de la sécurité, de la fiscalité locale et de l’identité provençale.
Reste que la “fusion des droites” qu’il appelle de ses vœux se heurte à un contexte local particulier : la majorité municipale de Sophie Joissains, solidement installée, occupe encore tout l’espace politique de la droite traditionnelle, tandis que le centre et le macronisme continuent d’attirer les classes moyennes urbaines.
Le candidat RN espère donc capter ce réservoir d’électeurs conservateurs, sensibles aux thèmes de la sécurité, de la fiscalité locale et de l’identité provençale.
Reste que la “fusion des droites” qu’il appelle de ses vœux se heurte à un contexte local particulier : la majorité municipale de Sophie Joissains, solidement installée, occupe encore tout l’espace politique de la droite traditionnelle, tandis que le centre et le macronisme continuent d’attirer les classes moyennes urbaines.
Une campagne à haut risque
Jean-Louis Geiger n’a pour l’heure qu’un avantage : être le seul challenger déclaré face à Sophie Joissains. Sa première réunion publique, prévue fin novembre en présence de l’ancien ministre Charles Millon, lui servira de test grandeur nature.
Mais sa tentative de fédérer “toutes les droites” pourrait bien s’avérer un numéro d’équilibriste : trop radical pour les électeurs LR historiques, pas assez clair pour les militants du RN, et trop ancien pour incarner la relève.
En somme, à Aix, Jean-Louis Geiger tente d’allumer plusieurs flammes à la fois. Reste à savoir si elles éclaireront sa route… ou brûleront sa candidature.
Mais sa tentative de fédérer “toutes les droites” pourrait bien s’avérer un numéro d’équilibriste : trop radical pour les électeurs LR historiques, pas assez clair pour les militants du RN, et trop ancien pour incarner la relève.
En somme, à Aix, Jean-Louis Geiger tente d’allumer plusieurs flammes à la fois. Reste à savoir si elles éclaireront sa route… ou brûleront sa candidature.