Meyreuil : la source 808 cherche un repreneur, une eau d’exception au goût amer
"Un potentiel sous-exploité"
C’est une petite annonce qui ne passe pas inaperçue : "À céder, entreprise d’embouteillage d’eau minérale naturelle, CA 946 K€, 6 salariés".
La société exploitant la source 808, à Meyreuil, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d’Aix-en-Provence. Date limite pour déposer une offre : le 26 juin prochain.
Tout avait pourtant bien commencé. L’eau, puisée à grande profondeur, promettait pureté, absence de nitrate, zéro traitement chimique. Le design des bouteilles, la communication léchée et le nom évocateur de la source faisaient rêver. Le fondateur, Michel Scotto, homme d’affaires bien connu, y voyait la "source la plus profonde d’Europe" et un nouveau succès après San Marina.
Mais rapidement, la machine s’enraye. Les débouchés commerciaux sont trop étroits, la distribution peine à suivre. "On vendait l’eau entre 2 et 10 € la bouteille, on avait une marge, mais pas de volume", souffle un actionnaire. Les murs de l’usine sont revendus à un investisseur marseillais, un packaging pour la grande distribution est imaginé, mais l’équilibre financier ne suit pas.
Des choix techniques sont aujourd’hui remis en cause. Christophe Lamothe, actionnaire à 49 %, dénonce par exemple l’utilisation de tuyaux en PVC au lieu de l’inox pour l’acheminement de l’eau. Il évoque des arrêts de production coûteux et des procédures juridiques à répétition. "Aujourd’hui, l’eau est considérée comme corrompue", affirme-t-il.
L’Agence Régionale de Santé, elle, se veut rassurante : aucune alerte sanitaire n’a été signalée lors de ses derniers contrôles. La qualité de l’eau reste conforme à la réglementation.
La société exploitant la source 808, à Meyreuil, a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce d’Aix-en-Provence. Date limite pour déposer une offre : le 26 juin prochain.
Tout avait pourtant bien commencé. L’eau, puisée à grande profondeur, promettait pureté, absence de nitrate, zéro traitement chimique. Le design des bouteilles, la communication léchée et le nom évocateur de la source faisaient rêver. Le fondateur, Michel Scotto, homme d’affaires bien connu, y voyait la "source la plus profonde d’Europe" et un nouveau succès après San Marina.
Mais rapidement, la machine s’enraye. Les débouchés commerciaux sont trop étroits, la distribution peine à suivre. "On vendait l’eau entre 2 et 10 € la bouteille, on avait une marge, mais pas de volume", souffle un actionnaire. Les murs de l’usine sont revendus à un investisseur marseillais, un packaging pour la grande distribution est imaginé, mais l’équilibre financier ne suit pas.
Des choix techniques sont aujourd’hui remis en cause. Christophe Lamothe, actionnaire à 49 %, dénonce par exemple l’utilisation de tuyaux en PVC au lieu de l’inox pour l’acheminement de l’eau. Il évoque des arrêts de production coûteux et des procédures juridiques à répétition. "Aujourd’hui, l’eau est considérée comme corrompue", affirme-t-il.
L’Agence Régionale de Santé, elle, se veut rassurante : aucune alerte sanitaire n’a été signalée lors de ses derniers contrôles. La qualité de l’eau reste conforme à la réglementation.
Un héritage local oublié ?
Derrière le projet, il y a surtout une histoire locale. Celle d’André Lamothe, géologue et ingénieur, qui dans les années 90 identifie la nappe aquifère urgonienne qui s’étend de Meyreuil à Fos. Son idée : relancer le thermalisme à Aix après la fermeture des anciens établissements du cours Sextius. Il envisage même un réseau de chaleur géothermique.
En 2010, faute de soutien politique et financier, il s’associe à Michel Scotto. Le forage révèle une eau moins chaude que prévu. Exit le thermalisme, place à l’eau minérale. Un investissement de 10 millions d’euros est lancé. André Lamothe décède en 2021. Son fils Christophe reste actionnaire de la société mère, CG2T, mais se dit aujourd’hui marginalisé.
En 2010, faute de soutien politique et financier, il s’associe à Michel Scotto. Le forage révèle une eau moins chaude que prévu. Exit le thermalisme, place à l’eau minérale. Un investissement de 10 millions d’euros est lancé. André Lamothe décède en 2021. Son fils Christophe reste actionnaire de la société mère, CG2T, mais se dit aujourd’hui marginalisé.
Un goût amer pour les actionnaires
"Depuis dix ans, j’alerte le tribunal de commerce", répète Christophe Lamothe. Il déplore l’absence d’assemblée générale depuis trois ans, aucune publication de comptes, et soupçonne la création de filiales pour contourner les autres actionnaires. L’une d’elles, selon lui, impliquerait un ancien champion de surf, et serait-elle aussi en cessation de paiement.
"Je me bats pour que l’on ne perde pas la source 808. C’est un patrimoine naturel et une ressource stratégique", martèle-t-il. Le passif global pourrait dépasser les 15 millions d’euros. De quoi refroidir de potentiels investisseurs, même si la source reste exploitable.
"Je me bats pour que l’on ne perde pas la source 808. C’est un patrimoine naturel et une ressource stratégique", martèle-t-il. Le passif global pourrait dépasser les 15 millions d’euros. De quoi refroidir de potentiels investisseurs, même si la source reste exploitable.
Et maintenant ?
Reste à savoir si un repreneur pourra sortir cette eau d’exception de l’impasse dans laquelle elle se trouve. En attendant, l’avenir de la source 808 se joue en coulisses... et au tribunal.
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